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Histoire06:26Publié le 19/05/2022

Jacques Desoubrie, l'un des pires traîtres de la Résistance

Des traîtres dans la Résistance

Un V-Mann est un confident au Service fédéral de renseignement allemand, autrement dit un informateur. Le V-Mann Jacques Desoubrie sait parfaitement s’infiltrer dans l’organisation de la Résistance. Il a 19 ans en 1940, c'est l'un des plus jeunes agents recrutés par les Allemands. Des rencontres décisives et une soif d’idéal ont été les moteurs de sa trahison, à une époque où les résistants de la première heure n’envisageaient pas que le pire des dangers pouvaient venir de l’intérieur.

La soif d’idéal, d'ordre et de justice de Desoubrie 

Né en Belgique en 1922, il réside en France depuis ses 6 ans. Il est arrêté à Lille une première fois par la police militaire allemande lors d'une manifestation, avec des faux papiers. Après une mise au secret pendant cinq jours, Desoubrie finit par dénoncer les faussaires, qui sont arrêtés à leur tour. Comme beaucoup de Français à cette époque, il est dans une situation économique difficile. Arrivé en banlieue parisienne, il finit par trouver un travail au Fort d’Ivry transformé en garage par les Allemands. Il sympathise avec Zeider, un lieutenant allemand qui lui parle de l’idéologie nazie. Sous l'influence de Zeider, Desoubrie se sent proche du Führer, qui lui apparait dès lors comme le seul chef à suivre.

Le début de la collaboration : Desoubrie travaille pour les Allemands

Convaincu par l'idéologie nazie, bilingue français-allemand, pour l'Abwehr, le service des renseignements militaires allemands, c'est un candidat parfait. Desoubrie est rapidement mis en contact avec un responsable de la police secrète de la Wehrmacht, le capitaine Seifritz, avenue de la Grande-Armée à Paris. Ce dernier enquête sur les dénonciations de militants gaullistes et communistes faites par les Français. Dès le lendemain, Desoubrie commence à travailler pour lui. C'est le schéma classique de la formation d'un agent de l’armée allemande : un premier test, validé par un officier traitant, sous forme de missions assez simples. Là, Desoubrie se fait passer pour un sympathisant gaulliste ou communiste et vérifie les adresses. Quelques missions plus tard, la recrue a fait ses preuves. Il reçoit alors un salaire de 2 400 francs par mois, hors frais. On lui donne aussi une carte d’identité sous un faux nom et un laisser-passer allemand en cas de contrôle.

Le prix de la trahison de Desoubrie 

Pour mettre à exécution le plan de son mentor, le nouvel agent reçoit l'ordre de s’infiltrer dans les organisations qui éditent des journaux clandestins. Son salaire atteint 4 500 francs par mois. Desoubrie noue des contacts avec la Résistance, gagne la confiance du chef de l’organisation La Vérité française : Jehan de Launoy. Il devient son secrétaire et agent de liaison. Désormais, il connaît l’identité de ceux qui éditent ce journal clandestin. En octobre 1941, au cours d'une perquisition chez de Launoy, tous sont arrêtés. Le réseau de la Vérité française est démantelé, soit 140 personnes. La plupart sont jugées, condamnées et fusillées. 

► Sur le même thème, découvrez le dossier La Résistance française.

Réalisateur : Patrick Benquet

Producteur : Morgane production

Année de copyright : 2021

Publié le 19/05/22

Modifié le 19/05/22

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