1947-1991 : les personnalités politiques internationales

Entre 1947 et 1991, le monde a vécu sous la menace d'une guerre entre le bloc communiste et le bloc occidental. Cette guerre froide est incarnée par de grandes personnalités politiques internationales.


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 02/09/2022

Temps de lecture : 5 min.

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Fidel Castro

En 1959, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba, à 32 ans, après une guérilla de trois ans. Le départ de Che Guevara à l'étranger et une épuration forte (emprisonnements, exils, disparitions inexpliquées...) de ceux qui l'ont aidé à l'emporter l'installe en maître total du pays. Doté d'un incontestable charisme et d'un don d'orateur, il se rapproche très vite de l'Union soviétique. Il organise économiquement et politiquement son pays sur ce modèle.
La nationalisation des biens américains, souvent liés à la mafia, entraîne une grave crise avec les Etats-Unis qui décrète un embargo et un blocus vis-à-vis de Cuba qui dure toujours. L'invasion ratée de et l'affaire des « » en 1962 accentuent cette crise. Fidel Castro s'est retiré du pouvoir au profit de son frère en 2006.

Mao Zedong

Mao Zedong prend le pouvoir en Chine en octobre 1949. Très fidèle d'abord à l'URSS de Staline, il prend ses distances à partir des années 60. Le « Grand Bond en avant » en 1958 et la « Révolution culturelle » (1966-1976) qu'il met en œuvre, cause des millions des morts. Très autoritaire sur la fin de sa vie, ayant « liquidé » physiquement ou emprisonné plusieurs de ses rivaux ou successeurs potentiels, il meurt en 1976.

John F. Kennedy

Elu en 1960 face à Richard Nixon,  veut redonner sa puissance et son prestige à l'Amérique, y compris en améliorant sa situation intérieure et en réduisant les inégalités et la ségrégation. C'est le programme de « La nouvelle frontière ».
Ferme avec l'URSS (crise de Cuba, guerre du Vietnam), il lance le projet de conquête spatiale de la Lune et intervient fortement après la construction du mur de Berlin avec notamment le discours à Berlin : «  ».  à Dallas en novembre 1963.

Alexander Dubcek

Alexander Dubcek est élu secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque en janvier 1968. Il lance alors une politique de libéralisation économique et politique. C'est le « Printemps de Prague ». Après l'invasion soviétique d'août 1968, il est mis sur la touche et bientôt exilé en province dans un emploi subalterne dans les eaux et forêts dont il ne sortira que lorsque Gorbatchev, arrivé au pouvoir en URSS, demandera à le voir.
Dubcek sera élu en 1989 président de l'Assemblée fédérale de décembre 1989 à juin 1992, date de sa mort dans un accident de voiture.

Konrad Adenauer

Démocrate-chrétien,  est chancelier de la de 1949 à 1963. Pour redonner sa place à l'Allemagne en Europe, il est un partisan actif de la mise en œuvre de la Communauté européenne. Après la , il s'attachera à promouvoir un rapprochement franco-allemand.

Willy Brandt

Willy Brandt a combattu par les armes le régime nazi. Social-démocrate, il est élu maire de Berlin-Ouest de 1959 à 1969. Devenu chancelier de l'Allemagne en 1969, il lutte contre les inégalités sociales et accepte, à l'inverse de ses prédécesseurs, que soit jugé un certain nombre de criminels de guerre nazis. Il travaille aussi à une politique de détente avec les pays de l'Est : l'Ostpolitik. La découverte dans son entourage d'un espion de la RDA entraîne sa chute en 1974.

Nikita Khrouchtchev

Nikita Khrouchtchev devient premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique en 1953, après la . Au XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), en 1956, il dénonce les crimes de Staline et engage la « déstalinisation ». N. Khrouchtchev se veut le champion de la « coexistence pacifique » avec les pays capitalistes.
Sur le plan intérieur, il mène une politique de « dégel » en libérant de nombreux prisonniers du goulag et en permettant la publication d'ouvrages et la réalisation de films jusque-là interdits. Il tente également quelques réformes économiques, mais se heurte à de nombreuses difficultés de la part des cadres du Parti. Il est mis sur la touche en 1964 par un groupe mené par Leonid Brejnev qui gardera le pouvoir jusqu'en 1982.

Friedrich Von Hayek

Né à Vienne au tournant du XXe siècle, Friedrich Von Hayek est un philosophe et un économiste de l'École autrichienne. Il se veut un « libéral intransigeant » engagé à la fois contre le soviétisme et le fascisme, farouchement opposé au socialisme et à l'économie planifiée.
Friedrich Von Hayek s'est appliqué à discréditer toute forme de régulation de l'économie au motif que celle-ci est trop complexe pour que l'on prétende l'organiser. Sa théorie de « l'État minimal » est devenue la religion du Parti républicain états-unien en opposition aussi bien au « New Deal » des démocrates qu'au marxisme des soviétiques. Son école, financée par les fondations des grandes multinationales, s'est structurée autour de la Société du Mont-Pèlerin, et a obtenu sept fois le prix Nobel d'économie. Elle a inspiré les gouvernements de Pinochet, Reagan et Thatcher.
Il vivait depuis 1962 à Fribourg, alors en RFA, où il décède en 1992.

Ronald Reagan

Ronald Reagan débute dans la vie comme acteur de westerns à Hollywood, puis se lance dans la politique américaine en tant que républicain. Il est élu en 1967 gouverneur de Californie, ce qu'il restera jusqu'en 1974. Ronald Reagan devient président des Etats-Unis en 1980 et mène une politique de fermeté vis-à-vis de l'Union soviétique et de ceux qu'ils jugent ses alliés (en Amérique centrale, avec le soutien et la formation des guérillas anticommunistes au Nicaragua appelées les Contras, avec les ventes d'armes au gouvernement iranien ou l'aide aux islamistes en Afghanistan).
En 1983, il qualifie l'Union soviétique d'« Empire du mal » (Empire of Evil).
L'arrivée de Gorbatchev au pouvoir en URSS en 1985 l'amène à modifier ses vues sur l'Union soviétique et a entamer des négociations avec celui-ci, qui le conduisent à signer en 1987 un traité de démantèlement des missiles à moyenne portée en Europe.
Il quitte la présidence des Etats-Unis à la fin de l'année 1988.

Mikhaïl Gorbatchev

Secrétaire général du Parti communiste en mars 1985, Mikhaïl Gorbatchev analyse très vite l'état de délabrement de l'économie soviétique et sa faiblesse vis-à-vis d'autres pays. Cette situation a été notamment mise en lumière par l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl en 1986 avec ses conséquences en termes de pollution. Il cherche très vite à réduire les dépenses d'armement (accord avec les Etats-Unis, retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan) et lance une politique de transparence (glasnost) et de réformes économiques et sociales (la perestroïka). Il laisse, sans intervenir, les révoltes dans les autres pays communistes aller à leur terme et mettre à bas les régimes existants.
Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1990. Les conservateurs communistes tentent, en 1991, un putsch militaire contre lui qui échoue. Ne pouvant empêcher une désintégration de l'URSS, il démissionne en décembre 1991.

Jean-Paul II - Karol Jozef Wojtyla

Né en 1920 en Pologne, Karol Wojtyla vit la Seconde Guerre mondiale dans son pays et devient prêtre dans les années d'installation du régime communiste. Il devient en 1964 archevêque de Cracovie. Élu pape en 1978, sa personnalité s'impose notamment au travers de ses nombreux voyages à travers le monde. Il s'engage fortement pour la paix et pour la liberté. En 1980, il soutient le syndicat Solidarnosc. En 1981, il intervient fortement pour la libération de Lech Walesa et laisse l'église polonaise accueillir dans ses locaux de nombreuses réunions d'opposants. Certains ont pensé que la tentative d'assassinat à son encontre en 1981 aurait pu être liée à ses prises de position dans ce domaine.

Lech Walesa

Ouvrier électricien aux chantiers navals de Gdansk, Lech Walesa prend la tête des grèves de 1980. Il crée le syndicat Solidarnosc (solidarité) qu'il préside de 1981 à 1990. Lors de l'Etat d'urgence de 1981 / 1982, il est arrêté, mais devant les protestations internationales et le soutien ferme du pape Jean-Paul II, il est rapidement libéré.
Lech Walesa reçoit le prix Nobel de la paix en 1983. Après l'effondrement du régime communiste en 1989, il est élu président de la République en 1990, poste qu'il conservera jusqu'en 1995.

Vaclav Havel

Vaclav Havel débute comme auteur dramatique en Tchécoslovaquie. Ses pièces de théâtre comme Audience et Vernissage critiquent fortement le régime. Il est condamné et emprisonné à plusieurs reprises pour ses opinions. Vaclav Havel prend la tête de la contestation en 1989 et, après la « Révolution de velours », il est élu président de la République, poste dont il démissionnera en 1992. Après la partition entre République tchèque et la Slovaquie en 1992 / 1993, il est élu président de la République tchèque en 1993 et est réélu en 1998.

Boris Eltsine

Lors de l'effondrement des régimes communistes, Boris Eltsine appuie Gorbatchev mais, très vite, des dissensions vont naître entre les deux hommes. Si Gorbatchev pense encore à la possibilité de maintenir l'unité de l'Union soviétique, y compris en changeant son nom par CEI (Communauté des états indépendants), Eltsine appuie la désintégration de l'URSS pour centrer son action sur la seule Russie. Il devient en 1991 président de la République fédérative de Russie et est réélu en 1995 en jouant beaucoup sur son image de russe bon vivant, voire intempérant.


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