Le mécénat royal
Le « financement » des créations artistiques foisonnantes de la Renaissance est lié à l’élargissement des groupes sociaux aisés capables de les promouvoir. Rois bien sûr, princes et aristocrates, mais aussi bourgeois et marchands, banquiers, chanceliers et diplomates. Le premier mécénat reste le pouvoir royal. Au-delà des plaisirs du roi et de la cour, le mécénat du monarque donne un ton et définit le prestige princier. François Ier, dont le pouvoir se définit dans une vie de cour, non pas fixée mais « nomade », fait engager artistes et architectes, comme Rosso Fiorentino et Le Primatice, du fait du véritable parcours de châteaux à maintenir ou construire : Blois, , Amboise, .
Le mécénat privé
En Italie, le « financement » de la Renaissance est lié aux villes, dominées par une élite commerciale lettrée et raffinée. On y trouve aussi des guildes : ces corporations de marchands et riches artisans commanditent des œuvres pour les édifices religieux.
Parmi les plus grands mécènes de la Renaissance, Cosme, puis Laurent de Médicis, banquiers de Florence, ont des agences dans toute l’Europe. En 1430, Cosme commande le David de Donatello pour la cour intérieure de son palais florentin ; en 1440, il confie toutes les fresques du couvent San Marco à Fra Angelico. Le petit-fils de Cosme, Laurent, passionné des arts, fréquente et soutient nombre d’artistes : Verrocchio, , , Ghirlandaio, . Laurent de Médicis s’efforce d’introduire les artistes florentins dans d’autres cours. En Italie, elles sont nombreuses : les Este à Ferrare, les Gonzague à Mantoue, les Montefeltri à Urbino, les familles Borgia et Farnese, etc.
Les palais du Vatican, à eux seuls, occupent à la Renaissance une infinité d’artistes : Jules II confiant ses appartements pontificaux à Raphaël, Sixte IV engageant pour non seulement Michel-Ange, mais Le Pérugin, Botticelli, Ghirlandaio, etc. Le « banquier » des papes, le siennois Agostino Chigi, est un célèbre mécène qui soutient financièrement des artistes comme Giulio Romano, …
En France, le cardinal et ministre Georges d’Amboise fait bâtir des demeures par des architectes français et des peintres italiens. A la cour des ducs de Bourgogne, le chancelier Nicolas Rolin commande un tableau de la vierge à Van Eyck (1435). Nicolas Rolin y est représenté lui-même devant la mère de Dieu : ce tableau peut ouvrir une méditation sur l’acclimatation de la peinture religieuse de la Renaissance au mécénat privé...