La guerre froide (1947-1989) : repères chronologiques

À la fin des années 1940, le monde se divise en deux blocs opposés : l'Est et l'Ouest. Les États-Unis et l'URSS se livrent à un affrontement, le plus souvent indirect, connu sous le nom de guerre froide.


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 16/12/2024

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1945-1949 : la formation des blocs

  • 1945 : les conférences de Yalta et Postdam
    L’Europe est partagée en deux : les troupes soviétiques stationnent dans une partie, les troupes américaines dans l'autre, suivant ainsi les règlements définis lors de la en février 1945 et celle de Potsdam à l’été 45.

    Dès ce moment, les troupes soviétiques appuient, dans tous les pays qu’elles occupent, des changements économiques visant à mettre en place un système organisé sur le modèle de l’URSS. Elles mettent au pouvoir les partis communistes, à l’occasion de simulacres d’élections. La circulation des hommes vers les autres pays d’Europe devient difficile.

    En 1946, dans un discours à Fulton, Winston Churchill évoque « un rideau de fer » ou « iron curtain » qui s'étend sur une partie de l'Europe.

    l'europe de 1948 à 1989

  • 1948 :

Les USA, pour aider à la reconstruction de l’Europe, mettent en œuvre le . Tous les pays sous occupation des troupes soviétiques, après quelques hésitations, le refusent.

Le « coup de Prague » en 1948, met à bas les quelques aspects démocratiques qui subsistaient en Tchécoslovaquie pour installer au pouvoir les communistes tchèques. Cela montre la volonté de l’URSS d’avoir, dans les pays où est positionnée l’armée rouge, des régimes dirigés par des partis communistes locaux sous ses ordres.

  • 1948-1949 : blocus de Berlin
  • 1949 : la création de l'OTAN
    Les Etats-Unis et les pays de l’Europe occidentale, à l’exception des pays scandinaves qui restent « neutres », créent l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (), connue aussi sous le nom d’Alliance Atlantique. Elle coordonne le stationnement de troupes américaines en Europe et la coopération militaire des armées des pays concernés.
  • 1955 : le pacte de Varsovie
    L’Union soviétique met en place le pacte de Varsovie qui organise le stationnement des troupes soviétiques en Europe de l’Est et la coopération militaire des armées des pays concernés. Elle constituera bientôt un « marché commun » des différents pays « socialistes » : le COMECON.

La division de l’Europe en deux blocs entraîne une quasi-réclusion derrière le « rideau de fer » des habitants des pays occupés par les contingents soviétiques, qui ne peuvent désormais voyager qu’à l’intérieur du « camp socialiste ».

1950-1962 : des crises et des conflits

La guerre froide génère des conflits, économiques, politiques et militaires au sein de certains pays et régions du monde. Les forces pro-américaines et les forces communistes s'affrontent, avec de plus en plus de craquements entre les régimes communistes. La course à l'Espace est l'occasion pour chacun des blocs de montrer sa puissance

  • 1950-1953 : guerre de Corée
    La (1950-1953) aboutit à la division en deux de la Corée : la Corée du Nord avec un régime communiste dur, piloté par la dynastie des Kim-Il-Sung, et la Corée du Sud, proche du modèle américain. Ces deux pays sont séparés par une zone « démilitarisée » où les incidents de frontières restent fréquents encore en 2009.
  • En Afrique, le continent est traversé dans les années 1950-1960 par des mouvements de décolonisation aidés par l’Union soviétique.
  • Parallèlement, on constate un soutien de la CIA à des régimes peu démocratiques par peur de la « contagion soviétique » comme au Guatemala par exemple, ou encore en appui à des coups d'Etat, comme en Iran en 1953, contre le Premier ministre Mohammad Mossadegh qui prônait une politique de nationalisation des compagnies pétrolières.
  • À Cuba, Fidel Castro prend le pouvoir en 1959 et, en 1961, survient le retentissant échec de «  », une tentative d'invasion de l'île par des militaires armés et entraînés par la CIA. Plus de mille exilés cubains débarquent avec l'espoir de provoquer une rébellion contre le gouvernement castriste. Mais le gouvernement local étant alors très populaire, le soulèvement n'a pas lieu et les mercenaires sont rejetés à la mer. Kennedy assume avec courage la responsabilité de ce cuisant revers bien que les plans de l'opération aient été préparés sous la présidence d'Eisenhower. L'embargo américain qui frappe Cuba depuis le début des années 1960 dure encore.
  • 1961 : construction du mur de Berlin
  • octobre 1962 : crise du Cuba
    En 1962, encore à Cuba, on assiste à la crise la plus grave de la guerre froide : soviétiques déployés sur l'île. Pendant deux semaines, du 16 au 28 octobre 1962, le monde vit une période de danger extrême. Le risque de guerre atomique est même évoqué.
  • La Yougoslavie cherche une voie autonome. Son chef, Josip Broz, Yougoslave qui a adopté le nom de en 1934 alors qu'il était membre du bureau politique du Parti, rompt avec Moscou. Suite à la conférence de Bandung en 1955, il se rapproche de Nehru et de Nasser. Il devient ainsi l'un des principaux représentants du mouvement des non-alignés, créé en 1961 lors de la conférence de Belgrade. A partir de ce moment, de nombreux procès sont organisés dans les pays de l'Est contre les communistes qui n'obéissent pas aveuglément à Moscou, accusés de soutenir les traitres « titistes ».

Les premiers craquements

Après la mort de , en mars 1953, certaines fissures vont apparaître, notamment à la suite des révélations du Rapport Khrouchtchev sur les crimes de Staline.

  • Tito, le président yougoslave, se réconcilie avec Moscou (1955).
  • La Hongrie tente aussi une voie autonome, mais les troupes soviétiques interrompent brutalement cette tentative en réprimant violemment l'insurrection de Budapest de novembre 1956.
  • De violentes émeutes ouvrières éclatent à Poznan, en Pologne. C'est la première révolte du peuple polonais contre le régime communiste. Les manifestations massives d'octobre 1956 oblige les soviétiques à accepter l'arrivée au pouvoir de Wladyslaw Gomulka, un communiste réputé réformateur.
  • La Pologne rencontre des problèmes économiques dus à une hausse des prix des produits alimentaires. Des émeutes éclatent. L'église polonaise devient la principale force d'opposition. Malheureusement, le gouvernement réagit par de violentes campagnes antisémites et antireligieuses.
  •  

Les craquements entre régimes communistes s'accentuent. Prennent par exemple leurs distances avec l'Union soviétique dans les années 1960 la Chine, l'Albanie et la Roumanie. Mais autonomie vis-à-vis de l'URSS ne veut pas dire libéralisation pour la population.

1960-1970 : la course à l'Espace

La course à l'Espace est une parabole de la concurrence que se livrent Américains et Russes pour apparaître comme la première puissance du monde.

L'URSS apparaît d'abord victorieuse.

  • 4 octobre 1957 : lancement du premier satellite en orbite
    Les Soviétiques lancent , le premier satellite artificiel mis sur orbite autour de la Terre, conçu par l'ingénieur Sergueï Korolev. Sa seule fonctionnalité a été l'émission d'un « bip-bip » sur une fréquence radio, le signal de Spoutnik, que le monde entier a pu entendre. Ce lancement fut vécu comme un véritable traumatisme par les États-Unis, plusieurs journaux comparant cet événement à un technologique. Il prouvait, selon eux, que les soviétiques possédaient la technologie pour envoyer un missile nucléaire sur le continent américain.
  • 12 avril 1961, , devient le premier homme dans l'Espace
    Premier cosmonaute de l'histoire, il devient également un héros de l'Union soviétique. Les Russes confirment leur avance.
  • 1967 : traité de démilitarisation de l'espace
  • juillet 1969 : on a marché sur la Lune
    À l'initiative de J.-F. Kennedy, la réaction américaine est puissante. Ainsi, en juillet 1969, avec la mission Appollo 11, les Américains sont les premiers sur la Lune. Premier événement médiatique, retransmis en mondovision, on estime à 500 millions le nombre de téléspectateurs et d'auditeurs qui ont suivi l'atterrissage et la marche du : Neil Armstrong.

Cette course à l'Espace, comme celle aux armements, épuise les ressources de l'URSS qui peine dans le domaine agricole, où les sovkhozes (fermes de l'Etat) et les kolkhozes (fermes coopératives) sont un échec et n'améliorent pas la vie quotidienne des habitants. Les plans quinquennaux mis en œuvre ont des résultats très inférieurs aux prévisions.

1962-1975 : la « Détente »

L'URSS, face à une situation économique fragile, décide de jouer la « Détente » avec les pays occidentaux. Malgré la propagande, la population civile commence à ressentir le manque, notamment pour l'alimentation. Il est donc important pour l'Union soviétique de réduire son budget militaire. Côté États-Unis, la guerre du Vietnam et les voyages sur la Lune sont deux gouffres énormes dans l'économie de la superpuissance. Il est donc aussi dans leur intérêt de ralentir la production d'armes stratégiques.

  • 1964-1975 : guerre du Vietnam
    La (1964-1975) aggrave les tensions. Les troupes américaines interviennent au Sud Vietnam. Le Nord Vietnam, aidé par la Chine et l'URSS, met en échec les troupes américaines. Le conflit gagne toute l'Indochine : Laos, Cambodge et Vietnam. Les Américains sont battus militairement : Saïgon et Phnom Penh sont prises. Des régimes communistes s'installent dans les trois pays parmi lesquels le régime cambodgien est le plus sinistre.
  • 1968 : Printemps de Prague
    A Prague, en 1968 , « Le Printemps de Prague », mené par Alexander Dubcek, veut libéraliser le régime. Il introduit la liberté de la presse, la liberté d'expression et de circulation dans la vie politique et enclenche une décentralisation de l'économie. Il dote le pays d'une nouvelle constitution qui reconnaît l'égalité des nations tchèque et slovaque au sein d'une république désormais fédérale. Cette innovation politique sera la seule à survivre à l'intervention soviétique. L'URSS et les pays du pacte de Varsovie réagissent en envahissant le 21 août 1968 la Tchécoslovaquie. C'est la « normalisation ». Alexander Dubcek est exclu du Parti communiste en 1970 et ne rejoindra la vie politique qu'à la révolution de velours en soutenant Vaclav Havel.
  • 1972 : les accords SALT
    Signés à Moscou en 1972 par Nixon et Brejnev, les accords SALT sont un premier traité de contrôle des armements et limitation des armes stratégiques. Trois ans plus tard, un texte pour la circulation des hommes et des idées est écrit. Cet accord, signé à Helsinki (qui n'est pas un traité au sens juridique du terme) marque la fin de la première conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Les principes sont : non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États, autodétermination des peuples, inviolabilité des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale, coopération accrue et surtout, garantie de la défense des droits de l'Homme (libre circulation des hommes et liberté de la presse).

En 1972, à l'initiative du chancelier allemand Willy Brandt, un traité de reconnaissance mutuelle est signé avec la RDA : c'est l'ostpolitik. mais, la RDA continue toujours ses fortes activités d'espionnage à l'Ouest.

Au cours de la guerre froide, une période connue comme la « Détente », se caractérise par un apaisement des relations entre les deux blocs. Mais elle prend fin à cause de la politique belliqueuse menée en URSS par Léonid Brejnev et des réponses du même type de Ronald Reagan, président des USA.

1975-1989 : un équilibre international fragile

La course à l'armement

  • 1979-1989 : guerre d'Afghanistan
    Alors que les Etats-Unis soutiennent le Pakistan face à une Inde qui se veut le fer-de-lance des pays non alignés, en 1979, l'URSS intervient militairement en Afghanistan pour soutenir un régime procommuniste. À l'inverse, les USA soutiennent et arment les opposants afghans  : les moudjahidin.

La course aux armements reprend. Les Russes développent en Europe des fusées SS 20. Les Américains répondent en installant des fusées Pershing qui suscitent la réprobation des pacifistes occidentaux. François Mitterrand a cette formule : « Les fusées sont à l'Est ; les pacifistes à l'Ouest ».

Le projet d'Initiative de Défense Stratégique (IDS) voulu par Ronald Reagan est des plus controversé  : moqué par ses opposants qui lui donne le nom de « Star Wars » (« Guerre des Étoiles »), soulignant ainsi son caractère fantastique ou impraticable, il s'agissait d'un système de missiles de défense, véritable bouclier spatial, ayant pour objectif de rendre les États-unis invulnérables aux attaques de missiles nucléaires soviétiques. Ses défenseurs prétendaient que son déploiement obligerait l'URSS à dépenser encore plus pour rester dans la course aux armements. L'alourdissement considérable des dépenses militaires ruinerait alors définitivement l'économie russe.

  • 1980 : la révolution Solidarinosc
    La Pologne se révolte. De grandes grèves éclatent aux chantiers navals de Gdansk en 1980 et accélèrent la création par Lech Walesa du syndicat Solidarnosc. Les opposants polonais sont soutenus par l'Eglise catholique polonaise dont le chef, le cardinal Wojtila, est devenu le pape Jean-Paul II en 1978. Le syndicat, également soutenu par un groupe d'intellectuels dissidents, est basé sur les règles de la non-violence des pays non alignés. Pour le Kremlin, Solidarnosc est considéré comme un organisme dangereux bénéficiant du soutien de l'Otan. Face aux révoltes, le chef de l'État polonais, le général Jaruzelski, instaure l'état d'urgence, de décembre 1981 à décembre 1982.
  • 9 novembre 1989 : chute du mur de Berlin

    En 1989, l'Allemagne de l'Est fête ses quarante ans d'existence. Le dirigeant du pays Erich Honecker veut faire de cet anniversaire la célébration du modèle communiste. Il invite donc à Berlin-Est tous les dirigeants des pays communistes. La célébration tourne à la manifestation pro-Gorbatchev, acclamé aux cris de « Aide-nous ! Aide-nous ». Gorbatchev s'adresse alors à la direction communiste de la RDA en leur disant « Celui qui vient trop tard est puni par la vie ».

    Des manifestations de plus en plus nombreuses, notamment à l'initiative de l'église protestante se déroulent chaque semaine, aux cris de « Nous sommes le peuple ». Le changement des hommes au pouvoir ne fait diminuer ni les manifestations ni la pression pour l'ouverture des frontières. Le 9 novembre, le gouvernement se résout à laisser les points de passage vers Berlin-Ouest ouverts. C'est la ruée ininterrompue toute la nuit et la journée suivante. La population commence dès lors à détruire le mur, symbole de leur enfermement.

  • 3 octobre 1990 : rréunification de l'Allemagne

    Très vite, la question de la se pose. Les élections de mars 1990 en RDA voit le triomphe du parti du chancelier ouest-allemand Helmut Kohl. Dès juillet 1990, l'union économique et monétaire entre la RDA et la RFA est mise en place. En septembre, le traité de Moscou, signé par les deux Etats allemands, la France, les USA, l'URSS et la Grande-Bretagne, fixe les contours de l'Allemagne unifiée. Les Länder de Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe sont reconstitués. L'unification de l'Allemagne est proclamée le 3 octobre 1990, moins d'un an après la .

 


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