Croire / Savoir - fiche de philo

Comment expliquer l'opposition entre le savoir et la croyance ? La rĂ©ponse est dans cette fiche de philo ! đŸ‘‡


PubliĂ© le 16/11/2023 ‱ ModifiĂ© le 13/06/2024

Temps de lecture : 1 min.

Écrit par Julien Valette, professeur de philosophie

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L'exemple concret

Fama a affirmĂ© sur Instagram que le prof de philo est un infiltrĂ© reptilien extraterrestre venu pour espionner les humains. Devant ce post, Kamel demande Ă  Cindy : « tu crois vraiment Ă  ces salades ? Â» « Je ne le crois pas, je le sais Â», rĂ©torque la jeune fille. Quelle est la diffĂ©rence ?

Deux modes opposés de relation à la vérité

La philosophie Ă  sa naissance antique se prĂ©sente elle-mĂȘme comme logos, discours rationnel en opposition au mythos, croyance mythique. Elle veut comprendre le monde – aussi bien naturel que politique – Ă  partir de ses Ă©lĂ©ments naturels ou humains, sans recourir Ă  l’action arbitraire des dieux. Ce ne sont pas les dieux qui causent l’orage ou l’arc-en-ciel, mais les nuages ou la diffraction de la lumiĂšre dans les gouttes d’eau en suspension dans l’air. Les lois auxquelles les citoyens doivent obĂ©ir ne leur sont pas dictĂ©es par les dieux, mais viennent du dĂ©bat public, donc de la raison humaine.

Comment distinguer la croyance du savoir ?       

  • La croyance consiste Ă  accepter de façon une vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e.
  • Le savoir, au contraire, exige de toute vĂ©ritĂ© qu’elle soit fondĂ©e sur des , c’est Ă  dire qu’elle dĂ©coule de la  du discours rationnel, d’arguments.

📌SubjectivitĂ© de la croyance

Aux preuves rationnelles de l’existence de Dieu, proposĂ©es au Moyen Âge par les thĂ©ologiens Thomas d’Aquin ou Anselme de Cantorbery, Blaise Pascal oppose que la croyance ne peut pas ĂȘtre un savoir : elle repose sur des mĂ©canismes subjectifs, propres Ă  chacun, relevant des sentiments et des Ă©motions. À ce titre, elle demeure inexplicable et incommunicable, sinon par le biais de la persuasion. , lui, Ă©tablit que les dogmes de la foi ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des connaissances : ils ne sont pourtant pas Ă©trangers Ă  la raison, puisqu’ils sont des postulats moraux. Il est vain par exemple d’essayer de un athĂ©e, par une dĂ©monstration, que JĂ©sus est le fils de Dieu. Cette difficultĂ© de discuter des croyances est la raison pour laquelle elles peuvent parfois conduire Ă  l’intolĂ©rance et Ă  la violence.

📌ObjectivitĂ© du savoir

Le savoir, lui, prĂ©tend Ă   : l’explication rationnelle a pour rĂ©sultat l’accord des consciences, l’acceptation commune d’une conclusion Ă  valeur universelle. On peut donc ĂȘtre convaincu, par le raisonnement, que la somme des angles du triangle est Ă©gale Ă  l’angle plat, quelle que soit notre culture, notre Ă©poque, notre sensibilitĂ©.
â–ș Ainsi, pour , une croyance ne peut pas ĂȘtre un savoir. On attend donc les preuves de Cindy pour que ce qu’elle affirme soit autre chose qu’une simple opinion, mĂȘme s’il se peut qu’elle soit vraie...

 

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