Un philosophe-écrivain à Paris
louis-michel van loo, Portrait de Denis Diderot, 1767, huile sur toile, 81 × 65 cm.
Denis Diderot nait le 5 octobre 1713 à Langres où son père est descendant d’une lignée de maîtres artisans. Ses études secondaires chez les Jésuites de Langres sont brillantes. Ses parents le poussent vers une carrière ecclésiastique qui tournera court. Il vient à Paris en 1728 pour suivre des études de philosophie et de théologie à la Sorbonne. Ses débuts dans la vie active témoignent d’une grande curiosité d’esprit : clerc pour un procureur, rédaction d’articles au Mercure de France dans des domaines aussi variés que les mathématiques, la physique, les Beaux-arts, l’Antiquité.
À Paris, Diderot mène une vie de bohême. Il rencontre et se lie d’amitié avec Rousseau. Il épouse, en 1743, contre la volonté de son père, Anne-Toinette Champion, fille d’un manufacturier sans fortune. Ils auront quatre enfants, dont seule Marie-Angélique, la dernière, née en 1753, lui survivra. De ses aventures amoureuses, Sophie Volland, rencontrée en 1755, sera aussi la confidente. Leur abondante correspondance est pleine d’indications sur la vie et les préoccupations intellectuelles de Diderot.
Celui-ci est déjà une figure du Paris littéraire et intellectuel. Ses premières œuvres philosophiques et le début de ses travaux sur l’Encyclopédie lui valent d’être emprisonné au donjon de Vincennes en 1749, pendant un mois. Rousseau ira lui rendre visite.
Toute sa carrière littéraire et philosophique se déploiera à partir de Paris. Il effectuera un long séjour en Russie, à la cour de Catherine II (octobre 1773 - mars 1774).
Catherine II lui achète sa bibliothèque et continuera à lui verser des pensions qui permettront à Diderot de passer les dix dernières années de sa vie dans l’aisance. Il meurt, victime d’une attaque d’apoplexie, le 31 juillet 1784. Cinq ans sépare sa mort de La Révolution française, qui met fin à la monarchie absolue.
illustration de L’Encyclopédie.
Une figure emblématique du siècle des Lumières
Diderot édifie une œuvre complexe, originale et riche, représentative du siècle des Lumières. Son hardiesse de pensée et son ouverture d’esprit, sa modernité et son attirance pour les idées neuves, couplées à son talent d’écriture donnent une œuvre éclectique : roman, théâtre, critiques, traductions,…
De son vivant, il fut surtout reconnu pour mener l’aventure de l’Encyclopédie : un Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métier en 35 volumes qui s’échelonnera sur plus de vingt ans (1751-1772).