Des liens traditionnels à l’individualisme
En penseur du XIXe siècle, Tocqueville s’interroge sur l’affaiblissement des liens traditionnels dans le nouvel ordre social que représente la démocratie.
Pour lui, la démocratie favorise l’émergence d’un individu émancipé de ses attaches traditionnelles. Celui-ci se préoccupe avant tout de lui-même, de sa famille et amis proches au préjudice de la société dans son ensemble. Ce repli des individus sur la sphère privée et le désintérêt pour la chose publique qui en découle sont deux caractéristiques majeures de la démocratie.
Comparant l’état de l’individualisme dans les sociétés aristocratiques et dans les sociétés démocratiques, l’auteur note qu’au sein des premières les institutions créent du lien entre les concitoyens. Dans les sociétés aristocratiques (l’Ancien régime en France), les individus sont liés entre eux du paysan au roi ; l’organisation de la société est de fait génératrice de liens sociaux. Dans les démocraties, l’attention portée à la communauté est affaiblie et les liens sociaux au-delà de la sphère privée se raréfient.
Individualisme et démocratie
Ainsi, l’individualisme est un sentiment spécifique aux systèmes démocratiques. Tocqueville définit l’individualisme comme le « sentiment qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ». Pour lui, les trois fondements essentiels à la démocratie sont :
- l’égalisation des conditions
- la passion pour l’égalité
- l’individualisme