L’individualisme, produit de la démocratie pour Tocqueville


Publié le 29/08/2013 • Modifié le 13/01/2023

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Des liens traditionnels à l’individualisme

individualisme

En penseur du XIXe siècle, Tocqueville s’interroge sur l’affaiblissement des liens traditionnels dans le nouvel ordre social que représente la démocratie.

Pour lui, la démocratie favorise l’émergence d’un individu émancipé de ses attaches traditionnelles. Celui-ci se préoccupe avant tout de lui-même, de sa famille et amis proches au préjudice de la société dans son ensemble. Ce repli des individus sur la sphère privée et le désintérêt pour la chose publique qui en découle sont deux caractéristiques majeures de la démocratie.

Comparant l’état de l’individualisme dans les sociétés aristocratiques et dans les sociétés démocratiques, l’auteur note qu’au sein des premières les institutions créent du lien entre les concitoyens. Dans les sociétés aristocratiques (l’Ancien régime en France), les individus sont liés entre eux du paysan au roi ; l’organisation de la société est de fait génératrice de liens sociaux. Dans les démocraties, l’attention portée à la communauté est affaiblie et les liens sociaux au-delà de la sphère privée se raréfient.
 

Individualisme et démocratie

Ainsi, l’individualisme est un sentiment spécifique aux systèmes démocratiques. Tocqueville définit l’individualisme comme le « sentiment qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ». Pour lui, les trois fondements essentiels à la démocratie sont :

  • l’égalisation des conditions
  • la passion pour l’égalité
  • l’individualisme

Extrait de Tocqueville et la démocratie, entretien avec Robert Damien (Production CED). Dans cet extrait, Robert Damien, Professeur de philosophie à l'Université Paris Ouest, explique comment Alexis de Tocqueville voit dans l’individualisme, « la glaciation dans l’intérêt privé », une menace pour la liberté.

Les limites de l’individualisme

Pour Tocqueville, l’individualisme se développe d’autant plus que les conditions s’égalisent. Un tel constat l’amène à voir dans la démocratie un régime qui s’autodétruit de l’intérieur. La démocratie nourrit des idéaux qui sont les germes de sa propre destruction.

Pour autant, l’individualisme est un « sentiment réfléchi ». Tocqueville différencie égoïsme et individualisme. Le premier constitue un « sentiment dépravé », qui consiste en une passion exagérée de l’individu pour lui-même. L’individualisme est le résultat de l’égalisation des conditions, grâce à laquelle l’individu peut se suffire à lui-même ; en cela il est un « sentiment réfléchi ».


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