La comédie classique
Née dans l'Antiquité, elle voit son apogée au XVIIe siècle. Souvent inspirée de sujets espagnols, elle est écrite soit en vers, soit en prose contrairement à la tragédie qui elle ne sera écrite qu'en vers. Les comédies se ressemblent car il s'agit d'histoires d'amour contrariées mais avec un dénouement heureux.
La comédie est considérée à l'époque comme un genre moins noble que la tragédie et les auteurs comiques ont tout essayer pour lui donner les mêmes lettres de noblesse que la tragédie.
La comédie classique à pour but de plaire et de faire rire ainsi que d'instruire en montrant une certaine morale.
La comédie de Molière
Molière poursuit l’entreprise de Corneille, qui cherche, à partir des années 1630, à rendre la comédie plus noble pour en faire l’égale de la tragédie, située en haut de la hiérarchie des genres. De fait, contrairement au genre tragique, très codifié depuis la Poétique d’Aristote, la comédie n’est pas définie selon des règles précises. Il reste que la grande comédie suit souvent le modèle tragique : respectant les unités d’action, de temps et de lieu, elle s’articule autour d’une exposition, d’un nœud et d’un dénouement, amené par un coup de théâtre ou une scène de reconnaissance.
Si la comédie a pour principal but de faire rire, elle ne saurait le faire gratuitement. Elle doit concilier le rire et la morale, « châtier les mœurs par le rire », d’après le précepte formulé par le poète latin Horace, qui expose la double exigence au fondement de l’esthétique classique : plaire et instruire tout à la fois.
Dans cet objectif, Molière croise des influences variées : la farce, les comédies latines de Plaute et de Térence, les comédies sérieuses du début du XVIIe siècle, mais aussi la comédie italienne (la commedia dell’arte, fondée sur l’improvisation à partir d’un canevas et sur un style de jeu mobilisant le corps).
Renouveler permet à Molière de dessiner des portraits ressemblants des ridicules qu’il a observés chez ses contemporains. Mettant en lumière les vices et obsessions de certains personnages, ses comédies de caractères et de mœurs ne déforment pas la réalité pour la rendre grotesque, mais elles font voir que le ridicule est dans la nature.
Ses pièces tendent ainsi un miroir aux spectateurs ; elles cherchent à « faire reconnaître les gens du siècle », selon les mots de l’auteur. Molière instille dans ses spectacles les débats qui animent les salons et la vie mondaine de son temps, sur l’éducation des jeunes filles, l’amour, l’amitié, la vie conjugale ou les règles de la sociabilité. Il met aussi en scène une classe sociale intermédiaire qui commence à émerger, la bourgeoisie, notamment dans Le Bourgeois gentilhomme.