La reprise en mains monarchique, pour pallier les écueils du régime de « clientèle » propre à la féodalité, exige le renforcement d'un « état royal » dès la fin du XIIIe siècle : il permet d'unifier la monnaie, de rationaliser la justice, de centraliser les impôts, de les utiliser au financement d'une armée encadrée défendant l'ensemble du pays, ce que la g viendra aviver.
La naissance de la bourgeosie
Le financement de ces nouvelles structures étatiques amène l’aristocratie dominante à faire appel aux nouvelles ressources qui se constituent dans la classe que crée et fait monter le développement des villes, de l’artisanat, du commerce et des banques : les gens du bourg, . Le schéma d’une société séparée en , élaboré pour une société féodale essentiellement agricole, tenue par des schémas fonciers locaux où le guerrier protège le paysan, devient inopérant. Lorsqu’en 1302 Philippe le Bel crée ce qui deviendra les réunissant le clergé, la noblesse, et la bourgeoisie des bonnes villes. Une bonne ville est, à l’époque, une ville possédant justement un statut à part, significatif d’une relation privilégiée avec le roi, donc relativement indépendante par rapport aux seigneuries environnantes.
L’émergence des villes et l'affaiblissement de la féodalité
Refusant l’étouffement par les grands féodaux, les rois délèguent en effet aux bourgeois de plus en plus de pouvoirs politiques et fiscaux, à l’aide de zones franches autour des grands carrefours commerciaux urbains. Le patriarcat urbain de la bourgeoisie finit par prêter aux princes comme au clergé… Lequel d’ailleurs perd son rôle social en ville, les bourgeois finançant des écoles et des œuvres sociales, ce qui était un peu le monopole de l’Église. De même savants, ingénieurs, architectes, toute une série d’acteurs du développement et du progrès technique ne se recrutent plus exclusivement chez elle ou dans ses monastères, mais chez les laïcs. Certains membres de la classe montante bourgeoise cherchent à être anoblis, d’autres souhaitent voir changer le système féodal lui-même, et la royauté n’avoir plus à répondre que devant des États Généraux. Enfin, dans un cadre où la noblesse doit compenser la diminution de ses revenus fonciers, beaucoup de paysans, touchés par l’appauvrissement rural, tentent leur chance à la ville, comme saisonniers, pour des salaires de misère. C’est l’ensemble du schéma féodal, affiné dans une cadre de partage essentiellement terrien, qui vacille sous l’émergence de la ville et de son commerce.
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