L’entrepreneur, ce héros …
L’entrepreneur schumpetérien n’est pas un simple rouage de l’économie mais le personnage central de la réflexion de l’économiste. Véritable révolutionnaire du capitalisme, l’entrepreneur est celui qui dynamise l’économie capitaliste en prenant la responsabilité d’innover pour rompre avec la routine du marché. Lorsque Schumpeter parle de l’entrepreneur, il utilise la méthode développée par le sociologue Max weber : l’idéal-type.
L’idéal-type
L’idéal-type est un outil conceptuel permettant de rendre intelligible une réalité empirique. Théorique, il permet cependant d’expliquer la singularité des individus et des phénomènes sociaux en proposant un portrait-type.
L’entrepreneur versus l’homo œconomicus
Pour Schumpeter, l’entrepreneur ne se réduit pas à un investisseur rationnel pesant les avantages et inconvénients de tout investissement. En cela, il s’écarte radicalement de l néoclassique. Les qualités de l’entrepreneur schumpetérien sont nombreuses. Elles ne reposent pas sur une origine sociale favorisée ou une intelligence supérieure à la moyenne.
Sa force provient de sa capacité à anticiper les attentes du marché. Il dispose de qualités relationnelles fortes. Par son charisme et son énergie, il est en mesure de rassembler autour de son projet. Ses motivations sont le profit que lui apportera son entreprise, mais également sa volonté d’accéder à un rang social élevé. Il lui donnera un prestige dans le milieu des affaires et en société.
Les « pionniers » et les « suiveurs »
Schumpeter distingue deux grandes catégories d’entrepreneurs : les « pionniers » et les « suiveurs » et décrit quatre figures idéales typiques d’entrepreneurs :
- le propriétaire d’usine ou le marchand qui a simplement hérité de ses ascendants
- le « capitaine d’industrie » qui est à la tête d’un empire industriel conséquent
- le dirigeant d’entreprise qui gère le fonctionnement de l’entreprise
- le fondateur qui par sa créativité est en mesure de bouleverser l’ordre économique