Le Roi-Soleil, monarque de droit divin face à l’Eglise de France et Rome

En religion, comme en tous autres domaines, Louis XIV veut l’unité autour de la personne du roi.

Publié le 15/11/2012 • Modifié le 09/12/2021

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Le règne de Louis XIV est celui de l’absolutisme religieux. En religion, comme en tous autres domaines, Louis XIV veut l’unité autour de la personne du roi et lutte contre toute opposition et courants minoritaires.

Le 17 octobre 1685, par l’édit de Fontainebleau, Louis XIV révoque l’édit de Nantes : le protestantisme est interdit sur le territoire français. Le royaume de France devient exclusivement catholique.

Les conversions forcées entraînent des troubles, comme le soulèvement de paysans protestants dans les Cévennes entre 1702 et 1704, et un nouveau mouvement d’exil de 200 000 huguenots, après celui des guerres de religion. L’édit de Fontainebleau a une forte portée symbolique : le protestantisme s’était déjà essoufflé sous le double impact du renouveau du catholicisme avec le concile de Trente et la poursuite de la lutte contre les protestants malgré l’édit de Nantes qui prônait la tolérance.

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Couverture de l’Augustinus, de Cornelius Jansen,
dans son édition originale de 1640, université de Louvain, photo © romancatholicism.org

 

Louis XIV s’emploie à reprendre le contrôle de l’Eglise de France, agitée par des courants dissidents, comme le parti dévot et le jansénisme. Depuis 1630, l’emprise des dévots sur la société française s’accroit : jésuites, sulpiciens, la compagnie du Saint-Sacrement. Molière, très en cour auprès du roi, présente à Versailles en 1664 sa nouvelle pièce Tartuffe ou l’hypocrite : il y moque le directeur de conscience placé dans les familles ; la compagnie du Saint-Sacrement est directement visée. La pièce déchaîne une cabale chez les dévots de la bonne société.

Sous la pression de l’archevêque de Paris, Louis XIV suspend les représentations de la pièce. Mais cela ne l’empêche pas, la même année, de dissoudre les congrégations secrètes, ce qui vise la compagnie du Saint-Sacrement.

Dès le début de son règne, il combat le jansénisme. Issu d'un courant théologique s'inscrivant dans le cadre du renouveau du catholicisme, il doit son nom à l'évêque d'Ypres, Cornelius Jansen, auteur du texte fondateur L'Augustinus, publié en 1640. Il a pour défenseur le penseur Blaise Pascal (publications des Provinciales en 1656-1657), dont la sœur est alors l’une des grandes figures du monastère de Port-Royal des Champs, bastion du jansénisme.

Devant le refus des jansénistes de signer le Formulaire qui condamne leur théologie, ils sont privés de sacrements. Après une période d’apaisement, le combat reprend en 1779, avec l’expulsion des religieux du monastère et l’interdiction de tout recrutement. Les jansénistes fuient à l’étranger. Enfin, pour affirmer l’autorité du roi sur l’Eglise de France contre la papauté à Rome, Louis XIV s’appuie sur Bossuet, auteur des Quatre articles de 1682 qui forment le socle du gallicanisme. Précepteur de Louis XIV enfant, écrivain et polémiste, évêque de Meaux et conseiller d’Etat ecclésiastique, Bossuet garda jusqu’à sa mort en 1704 la confiance du roi.


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