Auguste Renoir nait le 25 février 1841 à Limoges. Ses parents, tailleur de pierre et couturière, s’installent à Paris en 1845. Apprenti dans un atelier de décoration de porcelaines, Renoir entre en 1862 à l’école des Beaux-arts et se lie avec ses confrères de l’atelier de Gleyre : Monet, Sisley, Bazille.
Ses premiers portraits le font vivre, sa maîtresse Lise Tréhot lui servant souvent de modèle. Lise à l’ombrelle (1867) est remarquée par Emile Zola. A l’été 1869, Renoir va peindre avec à la Grenouillère, surnommée à l’époque le « Trouville des bords de Seine » dans la banlieue ouest de Paris. Il se déleste de ses influences, dont celle de encore visible dans L’Odalisque, pour une palette plus impressionniste : étude des effets de lumière, des reflets d’eau, de la vie en plein air (La Grenouillère). Les chefs d’œuvre de sa période impressionniste suivent : Chemin montant dans les hautes herbes, qui s’inspire des Coquelicots de Monet, et des scènes et portraits de vie parisienne, gaie et populaire (La Balançoire, Le Bal du Moulin de la Galette, etc.).
L’Enfant et les jouets (Gabrielle et Jean, fils de Renoir), huile sur toile (54,3 x 65,4 cm) d’Auguste Renoir, 1895/1896.
Credit : Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, National Gallery of Art, Washington D.C.
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Sa technique impressionniste demeure — les taches de couleur claires et les vibrations lumineuses —, mais sa peinture évolue au gré des changements dans sa vie. Il peint une figure de la vie mondaine parisienne Madame Charpentier et ses enfants (1878). Dans Le Déjeuner des canotiers (1881), Aline Charignot, sa future épouse, figure parmi les visages féminins aux tons pastels mais vifs. La première moitié des années 1880, il voyage en Algérie, dans le sud de la France, où il va voir , et en Italie. Il recherche davantage les lignes et les contours (Les Grandes baigneuses, 1887). Il peint une série de nus (Baigneuses, Jeunes filles) où dominent les demi-teintes de blanc et de rose. La naissance de son premier fils en 1885 est l’occasion de trois peintures sur la maternité. Sa femme et leurs trois fils (Pierre, Jean, le futur réalisateur de cinéma, et Claude) ainsi que la jeune femme qui les garde, Gabrielle, seront tout à tour les sujets de nombreuses toiles. En 1903, il s’installe définitivement dans le Sud, à Cagnes-sur-mer, et devient un peintre reconnu en Europe et aux Etats-Unis. L’une des dernières toiles de Renoir, souffrant depuis de nombreuses années d’arthrite et paralysé du bras droit, est un nu féminin Les Baigneuses (1918-1919). Il meurt le 3 décembre 1919.
Bal du moulin de la Galette (1876)
Dans l’œuvre prolifique de Renoir (plus de 4 000 peintures), est son œuvre impressionniste maîtresse. De grande taille (131 x 175 cm), elle est aussi représentative du Renoir peintre du bonheur de vivre et de la figure humaine.
Le moulin de la Galette est un bal en plein air, ouvert les dimanches et jours fériés à une clientèle populaire parisienne, au bas de la butte Montmartre. Renoir saisit la vie du lieu un dimanche après-midi : ses amis sont au premier plan devant une foule qui danse ; on devine l’orchestre au fond. Les touches colorées sont fluides et brèves, pour saisir l’instant dans le jeu de lumière de plein air à travers les feuillages et la lumière artificielle des lampadaires. Le bleu est utilisé de préférence au noir et les reflets sont presque nacrés dans une lumière où le blanc tire sur le rose ou le bleu. A l’époque, Renoir a son atelier rue Corot à Montmartre et il peint deux autres scènes sur ce lieu, le même été 1876, empreintes d’une même joie de vivre : Au jardin - Sous la tonnelle au moulin de la Galette et La Balançoire.
Bal du moulin de la Galette, huile sur toile (131,5 x 176,5 cm) d’Auguste Renoir, 1876.
Credit photo : Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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Présentée à la troisième exposition impressionniste au printemps de 1877, Bal du moulin de la Galette fut acquise par le peintre Gustave Caillebotte, alors ami et soutien financier de Renoir.