Ressemblance / Analogie - fiche de philo

Pourquoi est-il important de ne pas confondre ressemblance et analogie ? Comment faire pour bien les distinguer ? La réponse est dans cette fiche de philo !


Publié le 05/12/2023 • Modifié le 14/06/2024

Temps de lecture : 1 min.

Écrit par Julien Valette, professeur de philosophie

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L'exemple concret

« Le prof de philo ressemble à Staline », remarque Cindy au premier cours. « C’est donc un affreux dictateur », conclut Kamel. L’erreur logique est fréquente, et conduit aux plus désastreux préjugés. Son origine est la confusion entre ressemblance et analogie : elles formulent toutes deux une relation ou un rapport, mais doivent être distinguées.

📌 La ressemblance en philosophie

La ressemblance est le constat d’une similitude de caractéristiques, communes à deux objets différents, sous l’angle de leur aspect sensible. À ce titre, elle est donc purement subjective, relève de la façon de voir d’un sujet particulier, et ne saurait s’imposer comme vérité valable pour tout le monde. La ressemblance n’est qu’une association d’images, sans lien avec la raison. Elle est une figure de stylistique (comparaison, métaphore), susceptible d’enjoliver le discours, et peut donc s’avérer efficace en tant que stratégie de persuasion, mais ne propose aucune logique, et peut se prêter aux interprétations les plus délirantes.

📌 L'analogie en philosophie

L’analogie, elle, est une forme logique : elle est une relation à quatre termes, ou rapport de rapports. Elle n’est donc pas une relation entre des images mais entre des idées. Lorsqu’on formule en arithmétique l’équivalence a/b = c/d, par exemple, il s’agit là d’une analogie stricte : la connaissance du rapport entre a et b me permet de connaître le rapport entre c et d.
La ressemblance du professeur et de Staline ne m’apprend rien d’objectif sur mon professeur, sinon que pour certains son aspect physique a des similitudes avec celui du dictateur. L’analogie, en revanche, propose une connaissance : si Cindy avait dit « Le prof de philo est à la classe ce que Staline fut à l’URSS », alors, connaissant le rapport entre Staline et le peuple de l’URSS, Kamel pouvait en déduire la relation entre le professeur et sa classe, en l’occurrence une domination totalitaire doublée d’un culte de la personnalité. L’analogie peut donc avoir valeur d’argument rationnel, à la différence de la ressemblance.

Attention au sophisme de fausse analogie

L’analogie doit cependant être utilisée avec précaution, parce que hormis dans son usage strictement scientifique, l’analogie est soumise à la subjectivité de celui qui l’énonce, et présente toujours la possibilité d’un usage sophistique ou fallacieux.
Un exemple du sophisme de fausse analogie : « Le professeur de philosophie est à ses élèves ce que le président de la République est aux citoyens » est une fausse analogie, qui permettrait de conclure faussement que ses élèves ont le droit d’en élire un autre. La fausse analogie ne se fonde en réalité que sur des rapports partiels, omettant volontairement ou non certains éléments essentiels : par exemple, les citoyens français sont majeurs, c’est pourquoi ils ont le droit de vote, mais les élèves, eux, sont mineurs, donc ne l’ont pas.

 

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