Les impressionnistes abandonnent les thèmes historiques ou mythologiques pour rendre compte du monde contemporain et des sensations que leur offrent la vie urbaine et la campagne.
Les sites et les thèmes de prédilection des impressionnistes
Les impressionnistes peignent où ils vivent et se retrouvent : Paris, la région parisienne, la côte normande, etc. Alfred Sisley, un Britannique établi à Paris, passera les dernières années de sa vie près de Fontainebleau, à Moret-sur-Loing, village qu’il peint sous de nombreux angles (ses peupliers, le canal, le pont, etc.).
Les peintures de , comme ou Cavaliers sous la pluie, sont le reflet de son milieu, une grande famille de banquiers. Il en sort cependant (La Repasseuse) et s’attache à deux thématiques, le nu féminin et les ballets.
Leurs toiles captent l’atmosphère de Paris, modernisé par le baron , comme Le Boulevard Montmartre, printemps de ou La Rue de Paris, temps de pluie de Caillebotte. Mais aussi la vie populaire des quartiers, comme Montmartre (Bal du Moulin de la Galette de ). Plusieurs villes autour de Paris tirent encore aujourd’hui leur notoriété du passage des impressionnistes (Argenteuil, Louveciennes, Chatou, etc.). et passent l’été 1869 à Bougival où ils peignent l’animation de La Grenouillère (Danse à Bougival de Renoir, La Seine à Bougival le soir de Monet).
La peinture en plein air
L’écrivain et critique d’art Théodore Duret écrit en 1906 dans son livre devenu une référence, Histoire des peintres impressionnistes : « La grande innovation des impressionnistes : la peinture de plein-air ». La peinture en plein air dite peinture « sur le motif », car elle est peinte à l’extérieur dans la nature devant le sujet, est effectivement une caractéristique des impressionnistes, mis à part Degas qui revendique de peindre en atelier. Partir peindre en plein air, avec châssis entoilé et chevalet, est rendu possible par l’apparition des couleurs en tubes au milieu du XIXe siècle. Mais peindre « sur le motif » est surtout, pour les impressionnistes, un nouveau positionnement : ce n’est pas tant le sujet peint qui importe mais leur vision et leur recherche picturale. L’artiste est libre de peindre ce qu’il voit. La formule de Manet : « Je peins ce que je vois, et non ce qu'il plaît aux autres de voir », résume ce changement radical et assumé du statut de l’artiste. Le jeu de la lumière et des couleurs est au centre de leur recherche picturale pour exprimer leur vision.