La Gestapo déporte Léon Blum, héros contre le régime de Vichy

Incarcéré par ordre de Pétain au fort du Portalet dans les Pyrénées, Léon Blum attend son procès qui doit se dérouler à Riom. Comme Edouard Daladier, Paul Reynaud, Georges Mandel et le général Gamelin, il est accusé par le régime de Vichy d’être responsable de la défaite de la France face à l’Allemagne.

Le procès de Riom, le plaidoyer de Léon Blum

Depuis sa prison glaciale des Pyrénées, Léon Blum en bon juriste, prépare sa défense. Le procès s’ouvre à Riom en février 1942, en public et en présence de nombreux journalistes de presse internationale, dont des américains, encore neutres vis-à-vis du conflit européen à cette époque. Léon Blum profite de cette tribune pour démonter point par point les accusations portées contre lui et défendre ses actions lorsqu’il était au pouvoir. Il se pose en défenseur de la République et se permet même une provocation en soulignant qu’il est juif et marxiste. Il démontre que la défaite est la responsabilité de l’État-Major qui a fait de mauvais choix et s’est montré incapable face à l’ennemi allemand. Ce faisant, il retourne l’accusation contre le Maréchal Pétain, le général Weygand et tous les dignitaires du régime de Vichy. Un retournement de situation qui fait sensation auprès de la presse neutre internationale.

L’intervention des Allemands

Afin de faire cesser ce procès qui tourne au fiasco pour les commanditaires de Vichy, les Allemands interviennent. Le procès s’interrompt en avril 1942 et ne reprendra jamais. Léon Blum n’est donc pas condamné mais retourne en prison. Qu’importe, le procès de Riom a fait de lui le symbole de la Résistance intérieure et un héros du combat contre le régime de vichy doté d’une conscience morale à toute épreuve. Le III^e Reich cherche donc à l’exfiltrer de France. En mars 1943, Pierre Laval reçoit des autorités allemandes une demande pour déporter Léon Blum en Allemagne en tant que prisonnier politique. Pour la forme, Laval proteste, mais laisse faire. Léon Blum est donc embarqué par la Gestapo le 31 mars 1943 pour une destination inconnue.