Le monde vivant est composé d’individus en relation les unes avec les autres dans des liens d’interdépendance. Les chats et les souris sont deux espèces différentes en relation, puisque les chats mangent les souris et que les souris fuient les chats. Mais les chats mangent aussi de l’herbe qui pousse dans la terre, et les poissons qui peuplent rivières. Le vivant est donc constitué de tous ces individus et de toutes ces espèces en relation les unes avec les autres. C’est ce que l’on appelle la biodiversité ou diversité biologique.
La biodiversité
Le monde du vivant est composé d’au moins 1,7 million d’espèces connues à ce jour, que nous estimons en réalité entre 10 et 80 millions. Toutes sont vivantes et liées les unes aux autres par des relations d’interdépendance. Elles entretiennent également des relations d’interdépendance avec leur milieu, c’est-à-dire leur environnement physique et climatique. Par exemple, pas de vie sans eau ni oxygène. Une terre épuisée et dénuée de minéraux est infertile. Elle ne pourra pas nourrir des fleurs ou des plantes. Les espèces qui peuplent le désert, les montagnes ou les océans sont donc très différentes les unes des autres et entretiennent avec leur milieu nourricier des relations diverses.
C’est ce qu’on appelle un écosystème. Un environnement réunissant les conditions favorables à la vie des espèces qui l’habitent et y interagissent, s’y nourrissent et s’y reproduisent.
Jamais les forêts européennes n’auraient pu apparaître sans le ver de terre qui brasse la terre, l’aère et y creuse des galeries qui vont favoriser l’infiltration des eaux et permettre aux arbres de croître. Le lierre s’y agrippe et les lichens se développent à l’ombre de leur ramure. Les nombreux animaux qui peuplent les forêts se nourrissent de leurs fruits. Les feuilles des arbres fonctionnent comme de petits panneaux solaires qui captent la lumière du soleil et utilisent cette énergie pour transformer le dioxyde de carbone en sucre. C’est ainsi qu’ils se nourrissent et fournissent l’oxygène indispensable à la vie des animaux.
Une biodiversité menacée
Malheureusement, cette biodiversité génétique des espèces et des écosystèmes, constitutive du vivant, est aujourd’hui menacée. Une espèce disparaît de la surface de la Terre toutes les 20 minutes en moyenne, ce qui totalise trois espèces toutes les heures, 150 par jour. De 18 000 à 55 000 espèces disparaissent chaque année. Or, dans un monde de relations d’interdépendances, l’extinction d’une espèce entraîne une cascade d’extinctions d’espèces à qui elle fournissait quelque chose d’indispensable, de la nourriture, des vitamines, des minéraux ou même, nous l’avons vu, de l’oxygène. Le principal responsable de ces extinctions massives n’est nullement le climat, ou les catastrophes naturelles, mais l’Homme. Depuis la nuit des temps, l’Homme a peu à peu appris à plier la nature à sa volonté et à l’utiliser pour parvenir à ses fins : survivre d’abord, en respirant, en se nourrissant et en se reproduisant comme n’importe quelle espèce vivante. Puis, l’Homme a cherché à accroître sa richesse, son confort et le champ de ses possibilités. Les premiers membres de notre espèce ne pouvaient se déplacer que sur leurs deux jambes, ils ont ensuite apprivoisé des animaux tel que le cheval et amélioré leurs capacités en procédant à un travail de sélection génétique pour pouvoir chevaucher sur de plus longues distances et plus rapidement. Ils ont ensuite inventé les moteurs et les voitures, puis les trains et enfin les avions, qui leur permettent aujourd’hui de faire le tour du monde plusieurs fois au cours d’une même vie. Mais ces « progrès » ont considérablement modifié notre environnement et celui des autres espèces. Les abeilles, empoisonnées par les pesticides, voient leur sens de l’orientation brouillé et, ne parvenant plus à retrouver le chemin de leur ruche, meurent d’épuisement par milliers. Leur extinction provoquerait en conséquence la disparition de 35 % des espèces végétales qui constituent notre alimentation.
L’écologie comme éthique des responsabilités
L’écologie est la science qui étudie les êtres vivants dans leur environnement ainsi que leurs relations, leurs activités et ses conséquences. Pour survivre, toutes les espèces ont besoin de ressources pour se nourrir, respirer et se reproduire. Or les ressources que nous puisons dans notre environnement et qui permettent la survie de notre espèce sont loin d’être inépuisables. Elles sont en outre liées les unes aux autres. Nous ne sommes pas les maîtres de la nature. Nous en faisons partie et fonctionnons en relation avec tout ce qui compose le vivant, au même titre que n’importe quelle espèce. Notre progrès étant le plus souvent synonyme de mort pour les autres espèces à court terme. Cette menace pèse également sur l’espèce humaine. Il est indispensable aujourd’hui de passer d’une éthique utilitariste - consistant à utiliser les ressources disponibles et fatalement, à les épuiser - à une éthique de la responsabilité, afin de réfléchir aux conséquences de nos modes de vie sur le vivant dans son ensemble, et à l’avenir de notre espèce. Il s’agit donc d’apprendre à habiter le monde et à le respecter en tant que vivant. Les écosystèmes représentent un ensemble de relations qui maintiennent un équilibre indispensable à la vie. Il convient de préserver notre environnement et l’équilibre des relations entre les espèces. La biodiversité est une condition de notre survie.