Apollinaire modifie à la dernière minute le titre de son recueil, qu’il avait pensé intituler Eau de vie, et opte finalement pour Alcools. Le passage du singulier au pluriel permet l’élargissement des significations. Ce titre métaphorique peut se lire comme un éloge de l’ivresse créatrice.
Apollinaire, poète et critique d’art, défendit ardemment le cubisme. Des poèmes comme « Zone » ou « Vendémiaire » semblent emprunter à cette esthétique en démultipliant les points de vue sur l’objet ou le paysage représenté.
Apollinaire a assisté en 1913 à la lecture de La Prose du Transsibérienet de la petite Jehanne de France, de Blaise Cendrars, poème dans lequel l’auteur avait effacé toute ponctuation. Apollinaire décide de faire de même dans son recueil et lui confère ainsi une modernité radicale.
C’est dans le poème Signe qu’Apollinaire fait de l’automne sa « saison mentale ». L’arrière-saison, associée à la mélancolie et aux amours mortes, est présente dans nombre de poèmes du recueil, comme Les Colchiques, Automne, Automne malade, l’Adieu, Rhénane d’automne.
Entre 1901 et 1902, Apollinaire a voyagé en Allemagne, dans la région du Rhin, et il est resté marqué par ses paysages, ses couleurs, et ses légendes. Il y est aussi tombé amoureux d’une jeune anglaise, Annie Playden, dont le souvenir reste inévitablement attaché à ces lieux.
« Zone » a été écrit en dernier mais Apollinaire le place au début du recueil. Il signifie « ceinture » en grec. Le poète y évoque une déambulation dans Paris et ses environs, qui s’élargit au monde. Le titre renvoie aussi aux quartiers périphériques et industriels de la capitale.
A travers cette métaphore, le critique Georges Duhamel reproche à Apollinaire l’aspect hétéroclite de ses textes. On observe en effet dans les poèmes d’Alcools des fragments de dialogues, des onomatopées, des références à la tradition chrétienne, la mention d’objets quotidiens et modernes, etc.
Les poèmes du recueil oscillent entre tradition et modernité. Les retours à la ligne, l’identification de certains vers (alexandrins par exemple), la disposition en strophes ou la présence de vers isolés sur la page, rattachent davantage la poésie d’Alcools au vers libre qu’au poème en prose.
Apollinaire forge le mot-valise « calligramme » en contractant les termes « calligraphie » (art de former des caractères élégants et ornés) et « idéogramme » (signe représentant un mot ou une idée). Il crée ainsi une forme originale, à mi-chemin entre le dessin et le poème, proche du hiéroglyphe.
Si la Lorelei, figure issue de la mythologie germanique, peut faire penser à une sorcière, Salomé est en revanche un personnage biblique, issu du Nouveau Testament. Toutes deux incarnent la femme fatale, séductrice et envoûtante, et représentent un péril pour les hommes qui croisent leur chemin.
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« Alcools » de Guillaume Apollinaire
Alcools constitue une œuvre phare dans l’histoire de la poésie tant elle a, par ses expérimentations, ouvert la voie à de nouvelles formes. A mi-chemin entre tradition et innovation, le recueil d’Apollinaire fait entendre une voix lyrique aux accents élégiaques tout comme une fascination pour la modernité. C’est le moment de tester vos connaissances sur Alcools !
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