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Lecture : Ulysse et le Cyclope
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Olivier, votre professeur de français, vous propose une séance de lecture de l'affrontement d'Ulysse et Polyphème, tiré de L'Odyssée d'Homère.
L’Odyssée d’Homère
Cet épisode de L’Odyssée raconte comment Polyphème, le cyclope, et Ulysse, le roi d’Ithaque se sont affrontés. L’Odyssée retrace les aventures d’Ulysse sur le chemin du retour vers son palais. Parti faire la guerre à Troie avec Agamemnon, Ménélas et d’autres guerriers grecs, il avait laissé à Ithaque sa femme, Pénélope et son fils Télémaque. Le retour d’Ulysse prendra 10 ans…
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Le combat avec le cyclope
Après 10 ans de guerre pour renverser Troie, Ulysse est vainqueur. Il déclenche alors la colère de Poséidon, le dieu grec de la mer, qui provoque des tempêtes, et freine son voyage. Une des escales l’emmène à l’île des cyclopes, géants monstrueux qui n’ont qu’un œil au milieu du front. Les choses se gâtent vite dans la grotte de Polyphème qui, deux par deux, dévore les compagnons d’Ulysse retenus prisonniers. Rusé, le roi d’Ithaque lui offre du vin, et dit au cyclope lui demandant son nom : Personne, mon nom est Personne. Pour le remercier, le géant lui dit qu’il le mangera le dernier et, ivre, s’endort. Ulysse en profite, et lui transperce alors son unique œil avec un pieu brûlant. Polyphème pousse alors des hurlements de douleur, enfermé dans sa grotte. Ses voisins, alertés, accourent dans la nuit pour lui porter secours. Quand ceux-ci lui demandent si quelqu’un l’agresse, il répond : « C’est Personne ! »…
Le Cyclope Polyphème
Le Cyclope au cœur cruel se lève brusquement, saisit deux de mes compagnons, et les écrase contre la pierre de la grotte. Il déchire leurs membres palpitants, prépare son repas et, semblable au lion des montagnes, il dévore les chairs et les entrailles. À cette vue, le désespoir s’empare de nos âmes. Le lendemain, quand parut l’Aurore au doigts de roses, le Cyclope allume de nouveau son bois desséché, saisit deux autres compagnons et les dévore. Puis le monstre pousse hors de l’antre ses grasses brebis ; il enlève sans effort la roche immense de la porte, et il la remet ensuite aussi facilement qu’il aurait placé le couvercle d’un carquois. Et moi, je reste dans la grotte, méditant ma vengeance. Je me taille en pointe un énorme tronc, d’un olivier verdoyant placé par le cyclope dans l’étable ; je l’endurcis encore en l’exposant à la flamme étincelante. Nous tirons au sort ceux qui plongeront ce pieu dans l’œil du Cyclope pendant son sommeil.
Le soir, le géant revient en conduisant ses brebis à la belle toison ; il pousse dans la grotte ses troupeaux. Il soulève l’énorme roche, la replace à l’entrée de sa caverne, s’assied, trait ses brebis et ses chèvres bêlantes, et rends les agneaux à leurs mères ; puis il saisit de nouveaux compagnons et les mange. Alors je m’approche du monstre, en tenant une coupe de vin aux sombres couleurs, et je lui dis : « Tiens, Cyclope, bois de ce vin, puisque tu viens de manger de la chair humaine. » Le monstre prend la coupe, et boit, ; ce doux breuvage lui plaît, qu’il m’en demande une seconde fois. (…) Aussitôt que le vin s’est emparé de son esprit, je lui adresse ses douces paroles : « Cyclope, tu me demande mon nom ; je vais te le dire, mais fais-moi le présent de l’hospitalité comme tu me l’as promis. Mon nom est Personne : c’est ainsi que m’appelle mon père et ma mère, et tous mes fidèles compagnons. Le monstre cruel me répond : « Personne, lorsque j’aurai dévoré tout tes compagnons, je te mangerai le dernier : tel sera pour toi le présent de l’hospitalité. »
Le Cyclope tombe à la renverse, dompté par le sommeil. Ivre, il vomit le vin et les morceaux de chair humaine. Je chauffe alors le pieu dans la cendre et rassure mes compagnons. Quand le tronc est assez chauffé, je le retire tout brûlant du feu. Mes amis saisissent le pieu pointu, l’enfoncent dans l’œil du Cyclope, et je le fais tourner en appuyant dessus avec force.
Le sang chaud en jaillit, la vapeur de la pupille ardente brûle ses paupières et son sourcil. Le monstre pousse des hurlements affreux qui font retentir la caverne. Nous nous enfuyons, épouvantés. Le monstre appelle à grands cris les Cyclopes voisins. Ceux-ci accourent, entourent sa caverne et lui demandent ce qui le tourmente : « Pourquoi, Polyphème, pousses-tu de telles clameurs dans la nuit divine et nous réveilles-tu ? » T’a-t-on volé tes brebis ? Quelqu’un veut-il te tuer par force ou par ruse ? »
Et le robuste Polyphème leur répond du fond de son antre : « ô amis, c’est Personne qui me tue par ruse et non par force. »
Ils lui répondent ainsi : « Si personne ne te fait violence, puisque tu es seul, tu souffres donc de folie : c’est ton père Poséidon qu’il faut supplier. »
Et moi, je ris au fond de moi car mon nom et ma ruse les avaient parfaitement trompés.
Homère, Odyssée, Chant IX, traduction C. Bertagna.
Réalisateur : Didier Fraisse
Producteur : France Tv studio
Année de copyright : 2020
Publié le 24/03/20
Modifié le 17/07/24
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