La dénonciation du colonialisme et l’engagement dans la cause noire sont deux combats intimement liés chez Aimé Césaire. Ils traversent son œuvre poétique et sont le moteur de sa carrière politique malgré les nécessaires compromis de l’exercice du pouvoir. Ses essais, articles et discours forment la passerelle entre les deux vocations d’Aimé Césaire, poète et homme politique.
La dénonciation du colonialisme
La dénonciation du colonialisme est présente dès son premier article dans L’Etudiant noir en 1935 et se poursuit dans les revues Tropiques et puis Présence africaine. Ses interventions aux deux Congrès des Écrivains et Artistes Noirs, à Paris en 1956 (Culture et colonisation), puis à Rome en 1959 (L’Homme de cultureet ses responsabilités) placent la culture au cœur du combat dans un XXème siècle traversé par les mouvements de décolonisation.
Son Discours sur le colonialisme, publié en 1951, est un pamphlet et reste une référence dans l’histoire des idées du XXe siècle. Césaire y place en exergue :
« Le colonialisme, cette honte du XXe siècle », la phrase de Jacques Duclos, l’un des dirigeants du Parti communiste français.
Extraits :
« je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme » « je dis que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que, de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine. »