Qui était Jean Racine ?
est un dramaturge français du XVIIe siècle. Destiné à une carrière dans l’Église, il préfère s’en écarter pour composer des pièces. Il est remarqué par Louis XIV dès 1665, à 26 ans, avec la pièce Alexandre le Grand. Et lorsque Louis XIV le fait concourir contre Pierre Corneille en leur demandant d’écrire une tragédie sur l’Histoire antique de Titus, empereur romain et Bérénice, reine de Palestine, c’est Racine qui l’emporte avec sa pièce seulement intitulée Bérénice. Les faveurs du roi et de sa Cour lui permettent de faire représenter dans les palais royaux des tragédies inspirées de l’Histoire ou de la mythologie antiques. Mais la découverte de son implication dans l’affaire des poisons en 1679, un scandale d’État ayant révélé que bon nombre de personnes de la cour commandaient des poisons et des messes noires pour assassiner leurs ennemis, met temporairement entre parenthèses sa carrière théâtrale. Il y revient à la demande de Mme de Maintenon, dernière épouse de Louis XIV, lorsqu’elle fonde en 1686 l’école pour jeunes filles nobles de Saint-Cyr. Elle commande alors à Racine deux pièces religieuses pour ses élèves, Esther et Athalie. Ses principales œuvres sont Britannicus, Iphigénie, Mithridate ou encore .
Dates-clés
- 1639 : naissance à Ferté-Milon (Picardie)
- 1649 - 1658 : scolarité chez les jansénistes, puis études de logique et de philosophie
- 1663 : entrée à la cour du roi Louis XIV
- 1667 : premier grand succès avec la pièce Andromaque
- 1677 : écriture de Phèdre, puis abandon du théâtre
- 1689 - 1691 : retour au théâtre avec les pièces Esther et Athalie
- 1699 : mort à Paris
Dans quel contexte est écrit Phèdre ?
La pièce Phèdre est représentée en 1677. Le règne de est alors à son apogée : le roi a 39 ans, est l’époux de Marie-Thérèse d’Autriche et a un nombre incalculable de maîtresses, dont la favorite est Madame de Montespan, avec laquelle il aura quatre enfants. Ayant eu à affronter une révolte des nobles, la Fronde, alors qu’il était encore enfant, Louis XIV a gardé une méfiance vis-à-vis de la Cour, raison pour laquelle il fait construire sa résidence principale à Versailles, loin de Paris, pour isoler les courtisans et mieux les contrôler. En 1677, pourtant, le château de Versailles n’est pas encore achevé et le roi gouverne depuis le château de Saint-Germain-en-Laye, où il s’était réfugié pendant la Fronde, et depuis le palais du Louvre et celui des Tuileries. Ayant révoqué tous ses ministres en accédant au trône, Louis XIV exerce un . Racine assiste à la vie de la Cour ; il y participe même, puisqu’il connaît intimement tant les maîtresses du roi que son épouse la reine. Sa pièce Phèdre est dans le goût des courtisans, hommes et femmes, de son époque.
Qu’a changé Jean Racine à la littérature ?
Jean Racine est un des plus grands représentants du théâtre classique. S’il a écrit une comédie, Les Plaideurs, il est surtout connu pour son art de la tragédie. Ce genre théâtral, inventé à l’Antiquité, a été remis au goût de jour à la Renaissance par des auteurs humanistes comme Étienne Jodelle. Cent ans après ces dramaturges qui se tournent vers la mythologie pour écrire des tirades sous forme de vers, Jean Racine s’inspire à son tour de l’Antiquité pour y trouver des histoires de meurtres, d’adultères, d’incestes et d’amours impossibles. Le théâtre de Racine est violent mais il montre des personnages qui luttent contre leurs pulsions et leurs désirs au nom de la bienséance et de l’ordre. Tous, toutefois, n’y parviennent pas : c’est là la définition de la tragédie, à savoir la loi d’une fatalité à laquelle rien ni personne ne peut échapper.
Œuvres principales
La Nymphe de la Seine (1660), Andromaque (1667), Britannicus (1669), Mithridate (1673), Iphigénie (1674), Phèdre (1677).
Parcours littéraire
Maître de la tragédie classique, Jean Racine met en scène des histoires violentes (meurtres, adultères, incestes, amours impossibles) dans lesquelles les personnages luttent, en vain, contre leurs pulsions et leurs désirs au nom de la bienséance et de l’ordre.