Rayonnement de l'architecture byzantine
Constantinople est fondée sur le site grec antique de Byzantium par Constantin, premier empereur romain à se convertir au , permettant à l'église chrétienne de prendre son essor. Si l’Empire romain d’Occident disparaît en 476,l'Empire romain d'Orient, dit Empire byzantin, subsiste jusqu'à la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453. Sa sphère d’influence artistique s’étoile vers les premiers états bulgares et serbes, vers une large part du monde slave en train de se christianiser, et vers ce qui deviendra le monde russe. Elle atteint, durant le Moyen Âge, des pôles de culture qui ont dépendu de très tôt, par le commerce ou la conquête, comme la Sicile et Venise… L’affrontement du monde byzantin avec le monde musulman et la conquête arabe produit des zones de mélange artistique et l’on voit pointer l’influence de l’architecture byzantine jusqu’en Égypte.
Lorsque Constantin fait de l’Église chrétienne la religion d’état, se pose la question de construire des édifices destinés au culte, loin des salles « secrètes » des temps de persécution. Les temples idolâtres, qui n’abritent que la statue du dieu, ne pouvent servir de modèles, l’église nouvelle voulant accueillir la grande assemblée des fidèles. Byzance prend pour moule les grandes salles de réunion, ces salles royales que l’Antiquité grecque nommait basiliques. Longues, elles se terminaient par une niche abritant juge ou orateur, et modelèrent les plans des premières grandes églises chrétiennes, la niche devenant l’autel vers lequel convergent les regards des fidèles.
l’église Sainte-Sophie
Par conjonction entre un Empire et une Eglise incarnant le plus grand pouvoir de l’Etat, l’art byzantin et son architecture mélangent ostensiblement le religieux et l’impérial. Les richesses concentrées dans les mains de l'Empereur et de l'Église produisent des programmes artistiques monumentaux, dont de géantes mosaïques sous des architectures à coupole. Dans Sainte-Sophie (toujours visible dans l’actuelle ) par exemple, elles mêlent les représentations des empereurs byzantins à celles du Christ. Les images du divin sont déclinées dans des simulacres peints, notamment les « icônes », images religieuses réalisées selon des règles et conventions particulières, sur des panneaux de bois. Mais la représentation de la divinité se trouve, à Byzance, contestée puis proscrite. Ceux qui défendent les icônes arguent de la nécessité de tolérer les images, soutien pédagogique indispensable aux fidèles illettrés. Ceux qui prennent position contre le culte des images le considèrent comme un retour à l’idolâtrie. La restauration du culte des images intervient finalement en 843. Si un art plus laïc continue de se développer avec les ivoires et l’orfèvrerie, où des scènes mythologiques classiques continuent à être représentées, Byzance voit l’éclosion des , l’illustration des livres y devenant pour la première fois une forme d’art : celui de la miniature, nommé ainsi d’après le minium, pigment rouge employé pour surligner le contour des figures.