La déforestation et l’agroforesterie

Quand les hommes ont-ils commencé à couper massivement les arbres ? Et pourquoi ? Et si on en replantait en nombre avec l'agroforesterie ?


Publié le 09/09/2024 • Modifié le 09/09/2024

Temps de lecture : 3 min.

Écrit par Image : Pauline Merlaut

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À partir du Moyen Âge, la déforestation intensive conduit à de véritables catastrophes « naturelles ». Prenant peu à peu conscience des dangers encourus, certains en arrivent aujourd’hui à la pratique inverse : plutôt que de couper des arbres, ils en plantent. Mais cette pratique, qui pourrait pourtant maintenir nos conditions de vie, demeure encore trop marginale.

Les débuts de la déforestation intensive au Moyen Âge

Dès l’Empire romain, l’homme pratique la déforestation pour étendre les surfaces cultivables et constructibles. Les constructions deviennent de plus en plus importantes et gourmandes en bois, comme les bateaux, puis arrivent au Moyen Âge, cathédrales, forteresses et vaisseaux de guerre. Les forêts sont également exploitées pour produire du charbon de bois, matériau indispensable pour nourrir les fours des forgerons, qui fabriquent les armes et les armures des chevaliers et des soldats. Au Moyen Âge, les arbres sont de plus en plus rares dans les plaines et les vallées. Les bûcherons doivent se rendre jusque dans les montages pour en couper. Ils s’attaquent d’abord aux sapins dont le bois léger est facile à transporter. Mais les sapins s’épuisent rapidement et les bûcherons se tournent vers les hêtres, qui leur fournissent un bois dense de qualité. Les montagnes sont ainsi méthodiquement déboisées. Les troncs des arbres coupés sont transformés sur place en sacs de charbon destinés à nourrir le feu des forges.

Ces nouveaux espaces vierges sont très vite investis par les bergers qui y mènent leurs troupeaux. Le bétail profite de ces nouveaux pâturages mais piétine les montagnes. Ce piétinement incessant sur un sol dépourvus de racines pour le structurer, provoque bientôt de nombreux glissements de terrain accompagnés de coulées de boue qui menacent les villages des plaines et des vallées.

La déforestation aujourd’hui

Bien qu’ayant pris conscience du problème que constitue la déforestation, celle-ci ne cesse d’augmenter d’année en année du fait des besoins en bois de construction et en papier. Il s’agit également d’étendre les zones cultivables et constructibles ou d’exploiter les ressources minières qui gisent sous les forêts. On estime aujourd’hui que la moitié des forêts ont été détruites au XXe siècle. Pourtant, les forêts sont les poumons de la Terre. Les arbres utilisent la lumière du soleil pour transformer le dioxyde de carbone en sucre pour se nourrir. Ils rejettent de l’oxygène au terme de cette transformation qu’est la photosynthèse. Une opération de première importance pour les hommes et les animaux en général qui ne pourraient survivre sans oxygène. Les arbres stockent en outre de grandes quantités de dioxyde de carbone et d’autres polluants tels que le souffre, le plomb, les métaux lourds ou le manganèse. Ils libèrent ces substances lorsqu’ils sont coupés, brûlés ou arrachés. Enfin, les arbres permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Une zone boisée de 50 m2 permet de faire baisser la température d’environ 3,5 °C et augmente le taux d’humidité de moitié.

Le reboisement

Les arbres sont donc depuis toujours nos fidèles alliés, et nous tardons à en tirer les conséquences qui s’imposent. Aujourd’hui, si les chiffres de la déforestation font frémir, notamment dans la zone de la forêt amazonienne, il n’en demeure pas moins que la tendance s’inverse lentement puisque des entreprises et des hommes ne se contentent plus de couper les arbres, ils en plantent également. Il importe cependant de prendre conscience que chaque espèce d’arbre a ses particularités aves lesquelles il faut jouer, leur richesse demeurant étroitement liée à leur diversité.

Les bienfaits de l’agroforesterie

L’agroforesterie consiste à mélanger au sein d’une même parcelle agricole des arbres et des cultures, ou à faire pousser des arbres au sein des pâturages. Les arbres bénéficient aux cultures comme aux animaux. Leurs racines structurent le sol et limitent l’érosion. Elles ramènent l’eau et les minéraux des couches profondes vers la surface, les mettant ainsi à disposition des cultures. Les arbres limitent également l’évaporation et améliorent l’infiltration et la circulation de l’eau. Ils jouent le rôle d’un filtre dépolluant pour les nappes phréatiques et participent à la mise en place d’un microclimat qui atténue les effets climatiques soudains. Ils protègent de ce fait les cultures comme les animaux. Ces derniers profitent par exemple de l’ombre des arbres par temps chaud ou s’y réfugient pour se mettre à l’abri du vent.

La décomposition des racines et les feuilles qui tombent à l’automne fournissent par ailleurs aux sols une matière organique riche. Cet humus améliore la fertilité du système et encourage la biodiversité. Les arbres attirent également les abeilles, insectes pollinisateurs indispensables à la fertilité végétale.

L’agroforesterie représente bien un gain de productivité pour tous ceux qui cultivent la terre.

L’agroforesterie : une pratique ancestrale réhabilitée

Les premiers hommes se nourrissent dans les forêts et les habitent : l’agroforesterie est liée à la vie humaine depuis son origine. Les hommes font d’abord paître le bétail dans la forêt puis, petit à petit, ils y cultivent des plantes telles que le lin, profitant des bienfaits des arbres et d’un sol fertile. Aujourd’hui, cette pratique ancestrale renaît de ses cendres et fait l’objet d’une politique volontariste. En Europe, elle est notamment encouragée par la Politique Agricole Commune (PAC). Outre les bienfaits des arbres, l’agroforesterie présente sans conteste un véritable gain de productivité puisqu’elle permet de produire davantage sur une surface plus petite. Une parcelle plantée d’arbres permettrait de gagner en moyenne 36 % sur une récolte, un chiffre qui est loin d’être anodin.

Ainsi, après avoir rationnalisé l’espace en arrachant les arbres pour ouvrir la voie aux machines agricoles et réaliser des gains de productivité, les agriculteurs prennent peu à peu conscience que les arbres sont également un facteur de productivité. Ils reviennent à cette pratique ancestrale pour développer des cultures et élever des animaux.


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