Le suicide, un phénomène social comme un autre...
Dans Le Suicide, Durkheim veut démontrer que le suicide est un phénomène social. Cette étude constitue la première application de la méthodologie définie dans Les Règles de la méthode sociologique.
Les régularités sociales du taux de suicide
A l'aide de statistiques, Durkheim compare systématiquement les variations du taux de suicide entre différents groupes sociaux. Il met ainsi en évidence que les célibataires se suicident plus que les personnes mariées, les protestants plus que les catholiques, que le suicide est plus répandu à la campagne qu’à la ville. Il en conclut que le suicide est bien un fait social indépendant de chaque décision individuelle.
Pourquoi les protestants se suicident-ils plus que les catholiques ?
Durkheim montre que ce n'est pas la doctrine religieuse en tant que telle qui détermine le taux de suicide. Il relève que les doctrines catholiques et protestantes rejettent toutes deux aussi clairement le suicide.
Analyse
Le catholique se suicide moins que le protestant car les catholiques sont plus fortement insérés dans des liens et des pratiques collectives tandis que le protestant est laissé seul devant sa foi. Ces liens constituent autant de ressources, de freins au suicide des catholiques.
Le suicide varie pour Durkheim en raison inverse du degré d'intégration des groupes sociaux dont fait partie l'individu Plus l’individu est intégré socialement, c'est-à-dire fait partie d’une communauté forte, moins il a de chances de se suicider. Ce n’est pas le simple fait d’être marié ou de vivre en couple qui détermine la propension à se suicider. Le père de famille se suicide moins que le célibataire car sa conduite est davantage soumise au regard de la société.
Quatre idéaux-types du suicide
Durkheim identifie quatre types de suicide :
- le suicide fataliste
- le suicide égoïste
- le suicide anomique
- le suicide altruiste.
Le suicide égoïste et le suicide anomique sont caractéristiques des sociétés modernes et intéressent particulièrement Durkheim.
- Le suicide égoïste provient d’une trop faible intégration
- Le suicide anomique s’origine dans les dérèglements des sociétés modernes.