Les différentes formes de solidarité

Dans une société, les individus sont unis par différents types de liens (sociaux, familiaux, professionnels, etc.). Entre eux, se développe aussi de la solidarité. Comment la définir ? Et lorsque les mutations de la société font évoluer les liens et interactions entre les individus, quel est l'impact sur les différentes formes de solidarité ?

Définition de la solidarité 

La solidarité est le sentiment de responsabilité et de dépendance réciproque au sein d'un groupe d'individus. Or, au fil du temps et des époques, une société connaît des mutations. Avec l'avènement des sociétés modernes, voire post-modernes, ces changements ont eu des conséquences sur cette solidarité.

Individualisation et transformation du lien social

Les sociétés actuelles sont touchées par le phénomène d’individualisation. Il peut se définir comme étant le processus de développement de l’autonomie relative de l’individu en société. Autrement dit, l’action de l’individu dépendrait moins des normes établies par la société. Il aurait davantage de capacité d’action et de marges de manœuvre, donc plus d’autonomie.

► Exemple : le rapport du citoyen à la politique. L'individu s’intéresse moins à la chose publique, se désengage politiquement. Cela s'observe à travers la baisse de la pratique du vote, une abstention grandissante pour la plupart des élections, une baisse du taux de syndicalisation et une faible partie de la population encartée dans un parti ou militant au sein d’organisations politiques.
💡 À noter ⇒ L'individualisation de la société ne remet pas en cause toutes les formes de solidarité. Les études montrent que les solidarités familiales restent extrêmement fortes, sous forme de soutien financier, de soutien affectif.

À chaque type de société, sa forme de solidarité

Le fondateur de la sociologie, Émile Durkheim (1858- 1917), a forgé des types de solidarités propres à chaque type de société :

1. Dans les sociétés traditionnelles, la solidarité est mécanique. Dans ce type de société, la conscience collective l’emporte sur la conscience individuelle. Les individus ont peu de marge de manœuvre. Émile Durkheim dit que l’individu ne s’appartient pas. Le poids des rites et des traditions, de la religion, est extrêmement important et guide l’action des individus. Le droit y est répressif, et la division du travail social est faible. Autrement dit, les individus occupent les mêmes emplois, ils sont substituables. C'est dans leur similarité, leur ressemblance, que les individus sont solidaires. En appartenant au groupe, ils s’intègrent en société.
2. Dans les sociétés modernes, comme la France, la solidarité est organique. La conscience individuelle l’emporte sur la conscience collective. Avec le phénomène d’individualisation, l’individu s’émancipe. Le poids de la religion, des normes et rites traditionnels, reste dominant. Mais la division du travail social est plus forte : les individus occupent des métiers qui ne se ressemblent pas. Ils sont complémentaires. Le droit y est restitutif. La société s’affirme parce que les individus sont interdépendants. C'est dans leur complémentarité, que les individus sont solidaires.

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