L'engagement des jeunes

C’est un cliché tenace sur la jeunesse : la nouvelle génération serait individualiste et peu engagée. Mais qu’en est-il vraiment ?

Défiance envers la politique

Concernant l'engagement politique, lors des élections présidentielles et législatives de 2022, 24 % des électeurs de moins de 35 ans se sont abstenus d’aller voter contre 16 % pour les + de 35 ans. Et pour cause, presqu'un tiers des jeunes de 18-24 ans considère que voter ne sert à rien. Une majorité d’entre eux estiment que leurs opinions sont mal représentées à l’Assemblée nationale et que les dirigeants politiques sont corrompus.

Pourtant la défiance des jeunes envers le système politique et leurs représentants ne signifie pas pour autant que tous ont renoncé à s’investir dans la cité et à changer le monde. Une partie de la nouvelle génération s’engage, mais différemment.

Nouvelle génération et nouveaux engagements

Pour défendre leurs idées, de nombreux jeunes se tournent vers :

1. l’activisme en ligne : en 2022, plus de 4 jeunes sur 10 ont signé une pétition ou défendu une cause sur le web.
2. les actions de désobéissance civile : ils n’hésitent pas à recourir à des méthodes radicales. 18 % des jeunes déclarent avoir participé à une action de désobéissance civile, comme une occupation, un blocage de lieu ou un décrochage de portraits. Seuls 4 % des plus de 30 ans auraientparticipé à de telles actions.
3. les manifestations : la nouvelle génération n’hésite pas non plus à descendre dans la rue. Depuis 2017, sa participation à des manifestations augmente et elle est même plus forte que dans le reste de la population : 28 % des 18-30 ans ont ainsi manifesté ou fait grève en 2023, contre 20 % des 31-59 ans.
4. l'engagement associatif : les jeunes s’engagent aussi dans le milieu associatif. 40 % des 16-30 ans donnent de leur temps bénévolement. C’est plus que le reste de la population.

Qui s'engage et où ?

Leurs domaines d’engagement sont d’abord le sport puis :  la jeunesse et l’éducation, la santé et la recherche, le social et la solidarité, la culture et les loisirs. L’environnement n’arrive qu’en 6^e position.

Par ailleurs, les jeunes ne sont pas égaux dans leur capacité à s’engager et tous ne se sentent pas légitimes. Le genre, le niveau d’études, le capital culturel et les ressources financières ont une influence importante.

Globalement, les jeunes ont des engagements plus individuels, plus ponctuels, et dont les résultats sont concrets.

Changer sa façon de consommer, diffuser des informations auprès de ses proches, travailler pour une entreprise qui correspond à ses valeurs, sont autant d’actions qui leur semblent plus efficaces que de débattre de grandes idées, ou de militer dans un parti politique.