La vie de Victor Hugo pourrait ressembler à une tragédie, or il en a fait un roman. En 1843, l’année de son voyage en Espagne, alors qu’il vient de publier, Les Burgraves, sa fille Léopoldine meurt noyée avec son mari, Charles Vacquerie. En 1845, le père inconsolable devient pair de France (entre 1845 et 1848, la Chambre des pairs est une assemblée qui tient un rôle législatif et judiciaire). Revenu à la vie, il est pris en flagrant délit d’adultère avec Léonie Biard. Le scandale aiguise sa verve et il commence la rédaction du roman, Les Misérables qui paraîtra en 1862. En 1848, il est élu à l’Assemblée constituante. L’année suivante, c’est l’Assemblée législative qui lui offre un siège.
Coup d’Etat contre Napoléon III
En 1851, après le coup d’Etat du 2 décembre, Hugo se réfugie à Bruxelles. Sa vie d’exilé commence. En 1852, paraît le texte satirique, Napoléon le Petit, et l’écrivain doit s’installer sur l'île Anglo-Normande de Jersey. En 1853, il traverse une crise mystique, s’initie aux tables parlantes et publie Les Châtiments, véritable machine de guerre contre Napoléon III. Le 27 octobre 1855, il est expulsé de Jersey et contraint de se réfugier sur l’île de Guernesey. Alors que Hugo est en plein exil, Les Contemplations paraissent chez un éditeur Belge, un an avant Les Fleurs du mal, dont trois poèmes seront dédiés - non sans une certaine ironie - au Maître...