En 1856, Victor Hugo est installé à Guernesey. Il quitte la France après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851 et s’installe d’abord en Belgique, avant de rejoindre Jersey en 1852. Expulsé de Jersey en 1855, il gagne Guernesey où il restera quinze ans.
En 1852 paraissent Les Châtiments, œuvre engagée dans laquelle Hugo fait une satire virulente de Louis-Napoléon Bonaparte. Originellement, Hugo pensait faire des Contemplations un ouvrage à la fois intime et politique. Il abandonne ce projet et publie deux recueils distincts.
Dans cette préface, Hugo évoque les « Mémoires d’une âme ». Il s’agit pour lui de se livrer au lecteur, de lui dévoiler son intériorité, mais aussi de jeter un regard rétrospectif sur son existence, dans une tonalité lyrique et élégiaque.
Si la mort prématurée de Léopoldine (19 ans) a profondément bouleversé Hugo, les circonstances de sa disparition l’ont également affecté : Léopoldine est morte noyée dans la Seine, à Villequier, le 4 septembre 1843, tout comme son mari Charles Vacquerie, qui essayait de la sauver.
Si on a pu voir dans Les Contemplations une forme d’autobiographie poétique, dans sa préface, Hugo prétend à une certaine universalité. A travers ses expériences, il cherche à parler au nom du lecteur et à lui tendre un miroir : « Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne ».
« Pauca meae », titre emprunté à Virgile et que l’on pourrait traduire par « quelques vers pour ma fille », est le quatrième livre des Contemplations. Hugo y évoque explicitement la disparition de sa fille, exprime son chagrin et sa douleur, tout en rendant hommage à Léopoldine.
La composition a été longuement réfléchie par le poète. Le recueil est structuré par des effets d’écho : le poème « A celle qui est restée en France », qui désigne Léopoldine, répond au poème liminaire de l’œuvre, « A ma fille ».
Œuvre à dominante lyrique, mystique, et élégiaque, Les Contemplations comportent également des poèmes plus engagés comme « Melancholia ». Hugo y condamne l’exploitation des enfants à travers un tableau poignant de leur condition, et laisse ainsi parler sa conscience sociale.
Dans ce long poème, Hugo met en scène les bouleversements qu’il a fait subir à la littérature et à la langue française, du drame romantique au théâtre, à l’assouplissement des règles de versification, en passant par la réhabilitation d’un vocabulaire plus familier dans ses œuvres.
Pour Hugo, le spectacle de la nature peut procurer un réconfort en tant qu’il permet d‘accéder à une autre dimension. Ainsi, « contempler » n’est pas seulement « voir », mais suppose l’établissement d’un lien mystique entre le poète et le monde.
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« Les Contemplations » de Victor Hugo
Il existe peu d’œuvres de Hugo qui présentent une dimension aussi personnelle que Les Contemplations. Livre sur le deuil, tombeau poétique écrit en mémoire de sa fille Léopoldine, autoportrait poétique, Les Contemplationsrassemble des poèmes qui évoquent différentes époques de la vie du poète, des temps les plus heureux aux heures les plus sombres de son existence. Vous pensez maîtriser tous les aspects de ce recueil ? C’est le moment de tester vos connaissances !
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