« Si c'est un homme » de Primo Levi

Sais-tu quel écrivain a fait graver sur sa tombe son nom son matricule à Auschwitz ? C'est Primo Levi qui n'a jamais dissimulé son matricule tatoué sur le bras : 174517. Dans La p'tite librairie, François Busnel te dit tout sur Si c'est un homme. 

Qui était Primo Levi ?

Primo Levi portait des chemises aux manches courtes pour laisser à la vue de tous ces chiffres qui lui tenaient lieu d’unique identité dans les camps de la mort. Porter la sinistre nouvelle de ce que l’homme a pu faire d’un autre homme à Auschwitz, c’est la mission de cet écrivain qui est venu à la littérature pour témoigner. Il a 24 ans lorsqu’il est fait prisonnier par la milice fasciste. Arrêté avec un petit groupe de résistants, il déclare être juif et il est déporté avec 650 de ses compatriotes dont seuls 4 reverront l’Italie.  Ces 11 mois passés à Auschwitz, Primo Levi les raconte avec une rigueur scientifique dépouillée de tout pathos, ce qui rend les choses encore plus terribles. Il raconte l’arbitraire. Dans une scène forte, il raconte ce jour où affamé, il détache un glaçon du rebord de la fenêtre. Un homme passe et lui arrache des mains.

« Pourquoi ? » demande-t-il.

« Ici, il n’y a pas de pourquoi. » lui répond-on.

Peut-on raconter l'incompréhensible ?

Puisque comprendre est impossible, il faut se contenter d’enregistrer les événements pour pouvoir raconter. De retour à Turin, Primo Levi commence à écrire ce qu’il a vu. Refusé par plusieurs éditeurs, ce livre est paru en 1947. Primo Levi précise qu'il n'a pas écrit ce livre pour accuser ou pour provoquer l’horreur. L’enseignement qu’il délivre est un enseignement de paix. Le 11 avril 1987, il fait une chute mortelle dans les escaliers sans qu’on sache vraiment s’il s’agit d’un suicide ou d’un accident. Son ami Elie Wiesel, autre rescapé de le Shoah dira qu’il était déjà mort à Auschwitz.

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