Anne Frank et la privation de liberté

En 1942, Anne Frank, sa famille et quatre proches se cachent pour fuir les nazis. Ils survivent pendant plus de deux ans, grâce à l’aide de personnes dévouées, dans une cachette au cœur d’Amsterdam. Anne Frank raconte cette tragédie dans son Journal. Dans cet épisode, elle décrit l'enfermement et la peur d'être découverts.

Les lois antisémites aux Pays-Bas

En mai 1940, l'Allemagne envahit les Pays-Bas. À partir de cette date, les lois antijuives se sont succédé sans interruption :

• en janvier 1941, les autorités allemandes imposent le recensement des Juifs
• les Juifs ne doivent pas sortir dans la rue de 20h à 6h du matin
• les Juifs n'ont pas le droit de circuler en autobus, ni même dans une voiture particulière
• les Juifs n'ont pas le droit de fréquenter les théâtres, les cinémas et autres lieux de divertissement
• les Juifs n'ont pas le droit d'aller à la piscine
• les Juifs doivent porter l'étoile jaune

Vivre cachés dans l'Annexe secrète

En juin 1942, c’est le début des grandes rafles. En juillet 1942, Anne et sa famille fuient les nazis. Ils se cachent avec 4 autres personnes. Ils vivront reclus dans l'Annexe secrète des bureaux de son père, coupés du monde pendant 761 jours, en plein cœur d'Amsterdam.

Nous avons très peur d'être vu ou entendu par les voisins. Dès le 1^er jour, nous avons cousu les rideaux. De vilains bouts de tissu terne, de forme, de qualité, de motifs totalement disparates. Ces œuvres d'art sont fixées devant les fenêtres par des punaises. Elles n'en seront plus décrochées jusqu'à la fin de notre clandestinité. Dans la journée, nous sommes constamment obligés de marcher sur la pointe des pieds et de parler tout bas, parce qu'il ne faut pas qu'on nous entende de l'entrepôt. À 8h et demie sonnantes. Plus une goutte d'eau. Plus question d'aller aux toilettes. Plus un pas. Le silence total. Il n'y a que le soir et le dimanche, quand les bureaux sont vides, que nous pouvons faire du bruit et vivre normalement.

Les 8 clandestins vivent avec la peur d'être découverts, arrêtés et déportés. Anne Frank trouve refuge dans l'écriture. Son Journal est devenu une voix intemporelle contre l'injustice et pour la liberté :

Quand on est enfermé certains jours, on en a assez. Faire du vélo. Danser. Siffler. Découvrir le monde. Me sentir jeune. Savoir que je suis libre. Voilà à quoi j'aspire. J'ai la nostalgie de l'air, de la liberté.

 

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