L’origine du nom donné au mouvement, « impressionnisme », est attribuée au critique d’art Louis Leroy. Après avoir vu une toile de Claude Monet exposée en 1874, il écrit : « Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans ». C’est Claude Monet lui-même, devant donner un titre à son tableau, un paysage au Havre peint en 1872, qui propose « Mettez Impression, soleil levant ».
Le salon des refusés
Au début des années 1860, Claude Monet, et quelques autres jeunes peintres dont Auguste Renoir et Alfred Sisley, fréquentent l’atelier ouvert par Charles Gleyre, peintre académique et professeur à l'École des beaux-arts. Ils se rapprochent ensuite d’Edouard Manet, dont l’œuvre Le Déjeuner sur l’herbeest exclue du Salon annuel de peinture en 1863. À l'époque, le Salon, organisé par l’Etat, est la façon pour un peintre d'être reconnu et d’obtenir une clientèle et des commandes publiques. Finalement, LeDéjeuner sur l’herbe est exposé, avec les œuvres d’autres « refusés » au Salon des refusés, que Napoléon III autorise exceptionnellement.
Le Déjeuner sur l’herbe, huile sur toile (208 x 264,5 cm) d’Edouard Manet, 1863.
Credit photo : RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
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Le métier de marchand d'art
Les jeunes peintres se retrouvent autour de Manet dans le quartier des Batignolles à Paris. Ils obtiennent le soutien de l’écrivain et journaliste Emile Zola, mais le milieu artistique officiel reste hostile à leur nouvelle peinture. A la même époque, Paul Durand-Ruel, qui a hérité de l’affaire familiale de fournitures d’artistes, les soutient et développe, en marge du marché officiel de la peinture, le métier de marchand d’art. Au début des années 1870, il achète de nombreuses toiles de Manet, plusieurs de Monet, de Renoir et de Sisley. En 1873, Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Morisot, Cézanne, Degas et quelques autres fondent la Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs pour « des expositions libres, sans jury et sans récompense honorifique ».
La première exposition qu’ils organisent a lieu dans l’atelier du photographe Nadar à Paris en 1874 : celle qui a inspiré le mot « impressionnisme » au critique d’art Louis Leroy. Ils en organiseront au total huit, entre 1874 et 1886. Le marchand d’art Paul Durand-Ruel organise la seconde exposition dans ses locaux, rue Le Peletier à Paris, et aide à l’organisation de la septième. Dès 1881, l’Etat abandonne le Salon officiel. En 1884, le Salon des artistes indépendants se crée sur le modèle des expositions des impressionnistes, « sans jury ni récompenses », et a depuis lieu chaque année en France.
Le palais de l’industrie, (à l’emplacement du Grand Palais d’aujourd’hui), où se tient le Salon des refusés.
Photo d’Edouard Baldus (vers 1860-1870), source : Library of Congress, USA.
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