Le Pop Art apparaît en Grande-Bretagne dans le milieu des années 1950. Le mot, abréviation de popular art, est prononcé pour la première fois en 1955 par Lawrence Alloway, critique d'art anglais membre de l'Independent Group, un groupe réunissant architectes, artistes et intellectuels, créé au sein de l’Institut d’art contemporain de Londres.
A l’origine, le « Pop » anglais
Eduardo Paolozzi, artiste et co-fondateur du groupe, crée en 1947 un collage intitulé I was a Rich Man’s Plaything (J’étais le jouet d’un homme riche) où il fait apparaître le mot « Pop » dans un nuage de fumée sortant d’un revolver.
Connu avant tout comme sculpteur — il fut le sculpteur officiel de la Reine d’Angleterre de 1986 jusqu’à sa mort en 2005 —, Eduardo Paolozzi crèe des collages à partir de couvertures de magazines, de personnages de bandes dessinées et de publicités, en provenance des Etats-Unis. Le début du Pop Art en Grande-Bretagne est ainsi alimenté par la culture populaire américaine vue de loin.
Une rébellion contre l’expressionnisme abstrait
Le Pop Art puise son inspiration dans les images de la vie quotidienne urbaine, formatées par les mass media et entre en réaction contre les avant-gardistes de l’école de New York. Ceux-ci, assimilés au mouvement de l’expressionnisme abstrait, comptent parmi ses membres Jackson Pollock et sa technique du dripping, laissant goutter de la peinture du bout d'un bâton sur la toile. Mais aussi Mark Rothko peignant de larges bandes de couleurs invitant à la contemplation ou à la méditation.
Oracle, Robert Rauschenberg, 1962-1965
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Droits réservés
© Robert Rauschenberg / ADAGP, Paris, 2013
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L’objet et non l’abstraction
L’artiste américain Robert Rauschenberg fait le lien entre le Pop Art et l’expressionnisme abstrait, mouvement phare après la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis, en interrogeant les objets de la vie quotidienne. Sa sculpture interactive Oracle (1962-1965) est composée d'objets de récupération (portière de voiture, conduits de ventilation, baignoire avec douche, escalier, montant de fenêtre). L’artiste confiait, dans un entretien au quotidien Libération, avant sa mort en 2008 : « Le Pop Art veut que l'objet reste objet en soi, dans son lieu propre, avec sa marque propre et son usage propre. Alors que, dans mes premiers travaux, j'étais déjà plus attaché à le transformer. »