Productions de l'artisanat et arts mineurs au Moyen Âge

Quelle place tiennent l'artisanat, l'orfèvrerie et le culte des reliques au Moyen Âge ?


Publié le 29/11/2012 • Modifié le 30/09/2022

Temps de lecture : 1 min.

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Le terme trompeur d’ « arts mineurs » rassemble des produits artisanaux ne relevant pas de l’architecture, de la peinture ou de la sculpture. La peinture encadrée, critère moderne, n’existait pas au Moyen Âge et l’orfèvrerie, essentielle dans la pratique culturelle et religieuse, pouvait avoir dans une église la même importance qu’un programme de fresques.

L’orfèvrerie

Avec les grandes invasions et la dislocation définitive de l’Empire romain, les peuples dits « barbares » introduisent leur maîtrise du travail des métaux précieux. L’art de l’orfèvrerie, qui se développe pendant toute la période mérovingienne, où les bijoux sont de vrais objets de puissance, atteint son sommet à la renaissance carolingienne : des ateliers de l’abbaye de Saint-Denis, Reims, Metz et Tours sortent calices, ciboires, ostensoirs sertis de pierres et de perles. Des scènes des Évangiles sont ciselées dans l'or, à destination des plaques des autels comme des reliures des manuscrits. Sont mélangés aspect intimidant et magie propitiatoire dans l’ornementation des armes. Comme pour les églises qui remploient des colonnes de temples antiques, l’orfèvrerie religieuse des trésors pratique les greffons : Christ de Cologne (1050) au lapis-lazuli arraché au Ier siècle, tête de Sainte-Foy de Conques reprise sur un buste d’or du IVe. L’aménagement des édifices religieux romans amène l’essor des ateliers mosans, de la dinanderie, les fonts baptismaux en métal se répandent.

Le culte des reliques

La présentation des reliques déclenche des dons ouvrants de vastes chantiers artistiques : orfèvrerie, émaux, bois sculptés, pierreries, bijoux. Ils donnent du lustre à l’ostension des ossements, accroissant le « poids » d’une abbaye et les commandes pour les artisans. Une relique en « tournée » voit prospérer l’édifice religieux dont émane le prêt, et les bénéfices entraînés par celles réputées miraculeuses enrichissent une communauté, les dévots fréquentant assidûment le sanctuaire. Certains reliquaires prennent, à l’époque gothique, des proportions monumentales : à Cologne, la Châsse des rois mages est un petit vaisseau à trois nefs, orné de figures d’apôtres et de prophètes.

L'artisanat

Les commandes profanes de l’aristocratie vers l’artisanat, comme céramiques et verreries non religieuses, bijoux et vêtements, accessoires de toilette, sont significatifs d’un mode de vie privilégié (boîtes à parfum, pyxides à onguents, miroirs…). Le mobilier calque son ornementation sur l’architecture : moulures en arc plein-cintre à l’époque romane, fenestrage en ogive à l’époque gothique… Vers 1300, le public aristocratique et princier rentre en possession d’objets en ivoire de registre profane, qui figurent des scènes de la littérature courtoise et des romans de la Table ronde. Pas un artisanat dont les objets ne révèlent un signe stylistique : tapisserie et broderie, qui trouvent un usage guerrier dans les bannières brodées, sont un support de plus de l’art héraldique… Enfin des clercs de France, qui vont en Espagne se nourrir de science arabe, en rapportent dès le XIe siècle des instruments de mesure comme l’astrolabe, dont le cuivre devient prétexte à une ornementation qui en souligne l’inestimable rareté.

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