Roy Lichtenstein étudie l’art à l'Art's Students League de New York, puis surtout à l'université de l'Ohio à Columbus. Il se rapproche de New York au début des années 1960, en enseignant à l’université Rutgers de l’Etat du New Jersey, où il rencontre Allan Kaprow, enseignant et l’un des précurseurs du « happening » de l’avant-garde new-yorkaise.
Il participe pleinement à l’éclosion du Pop Art américain en puisant son inspiration dans les très populaires comics (bande-dessinées), dont il pousse encore plus loin le stéréotype des objets et des sentiments humains : Look Mickey en 1961, Whaam! en 1963.
Le tableau est un agrandissement d’une image de bande dessinée : par sa méthode du Ben-Day (du nom de la technique d’impression qui consiste à reproduire sur papier une série de points), il imite le procédé dépersonnalisé de la production en série à la recherche de la plus grande neutralité. L’utilisation d’images symboles véhiculées par les comics (héroïnes blondes, crash de voitures,…), de bulles de dialogue, mots et expressions isolés (I know… Brad, 1963, Brushstroke, 1965) donne une grande puissance ironique à ses tableaux.
Ses œuvres tardives sont moins connues du grand public, utilisant des thèmes inattendus comme les miroirs, le nu féminin, des paysages (Landscape with Figures and Rainbow, 1980). Sont moins connues aussi ses grandes peintures murales et sculptures installées dans des villes telles que Düsseldorf, New York, Tel Aviv, Barcelone.
Look Mickey, Roy Lichtenstein, 1961
© National Gallery of Art, Washington
© Estate of Roy Lichtenstein New York / ADAGP, Paris, 2013 cliquer pour agrandir l'image
Look Mickey
En 1961, Roy Lichtenstein a l’idée de peindre l’agrandissement d’une image de bande dessinée du magazine pour enfants Donald Duck Lost and Found : elle montre deux « stars » de Walt Disney, Donald Duck et Mickey Mouse, lors d’une partie de pêche. L’idée lui vient de l’un de ses fils qui l’aurait mis au défi de peindre aussi bien que ce qu’il voyait dans son album…
Dès son Look Mickey (Regarde Mickey), Lichtenstein utilise sa technique caractéristique de ses œuvres inspirées des comics : contours épais et couleurs primaires, les points Ben-Day. En 1973, Lichtenstein place son Look Mickey de 1961 dans l’un de tableaux de sa série Artist’s Studio : Artist’s Studio-Look Mickey.
Roy Lichtenstein revendique son « art commercial » et sa « neutralité », au moment où la peinture américaine est encore dominée par l'expressionnisme abstrait d'un Jackson Pollock ou d'un Mark Rothko. Avec Mickey et Donal Duck, il donne à la culture populaire américaine ses lettres de noblesse et devient l’un des artistes majeurs du Pop Art : « Personnellement, je pense que dans mon travail je voulais sembler comme programmé ou impersonnel, mais je ne crois pas vraiment que je suis impersonnel quand je le fais. Et je ne pense pas que vous puissiez le faire ».