Le point de départ de la crise financière, qui connaît son point d’orgue avec la mise en faillite de la banque Lehman Brothers, est la forte hausse de l’endettement privé aux Etats-Unis. L’endettement privé, c’est-à-dire l’ensemble des crédits contractés par les ménages et les entreprises, est un moyen pour les ménages de satisfaire leurs besoins de consommation et pour les entreprises de satisfaire les actionnaires en maximisant les dividendes qu’ils perçoivent.
Mais l’objectif poursuivit par les entreprises de maximiser les dividendes versés, autrement dit de maximiser le rendement de leur capital, suppose notamment qu’elles soutiennent une pression à la baisse des salaires : la richesse produite par les entreprises, la valeur ajoutée, se répartissant entre salaires et profit, augmenter ce dernier nécessite mécaniquement de pressurer les premiers. On devine alors comment cet objectif de la valeur actionnariale engendre une hausse du crédit des ménages : si les salaires sont pressurés, les ménages contractent des crédits pour consommer.
On se retrouve alors dans une phase de forte hausse des actifs financiers par l’endettement qui d’une certaine façon s’auto-entretient : plus de crédits entraîne plus de crédits. La situation devient dangereuse lorsque cette hausse massive du crédit s’accompagne d’innovations financières risquées.