Après Montaigne au XVIe siècle, Molière ridiculise à son tour les médecins en mettant en scène dans ses pièces leur prétention, leur ignorance, et leur impuissance à soigner les malades. Il faut dire qu’au XVIIe siècle, la médecine a peu évolué depuis l’Antiquité.
Après avoir travaillé de concert pendant huit ans et donné naissance au genre de la comédie-ballet, Lully, surintendant de la musique du roi Louis XIV, et Molière, deviennent rivaux. C’est donc à Marc-Antoine Charpentier que Molière propose de composer la musique du Malade imaginaire.
Molière succombe d’une fluxion de poitrine dans la nuit du 17 février 1673, quelques heures après avoir représenté Le Malade imaginaire. La scène 10 de l’acte III, incriminant le poumon, peut ainsi prendre a posteriori une résonance tragique, au regard des circonstances de la mort du dramaturge.
Au XVIIe siècle ont lieu de violentes polémiques au sein de la profession médicale. Thomas Diafoirus et son père sont anticirculationnistes : ils réfutent les récentes découvertes de l’Anglais William Harvey mettant en évidence la circulation perpétuelle du sang dans le corps.
Molière a attribué le patronyme de « Bonnefoy » au personnage du notaire. C’est évidemment par antiphrase qu’il faut comprendre ce nom. Le notaire suggère à Argan des subterfuges juridiques pour avantager sa seconde femme au détriment de ses enfants, héritiers légitimes (I, 7).
Argan souffre d’hypocondrie. Il s’invente une maladie, est obsédé par elle, au point de ne rien pouvoir évoquer d’autre dans ses conversations. S’il n’est objectivement atteint par aucun mal précis, il souffre de cette monomanie, qui constitue une forme de folie inquiétante.
L’onomastique de Diafoirus, Fleurant, et Purgon joue sur une forme de comique grossier et fait appel à un imaginaire scatologique. Molière décrédibilise ainsi ses personnages en leur attribuant des noms ouvertement obscènes (Diafoirus) ou du moins évocateurs (Purgon et Fleurant).
C’est la servante Toinette, rusée, intelligente, et excellente comédienne, qui parvient le mieux à tenir tête à son maître. Elle défend ainsi les intérêts d’Angélique, n’hésitant pas à outrepasser son rôle social face à Argan (I, 5). C’est aussi elle qui fait avancer l’intrigue.
L’ajout de mots latins inutiles dans le dialogue entre Diafoirus et son fils souligne leur pédanterie et participe du comique. Molière décrie l’ignorance pratique des médecins, qui savent le latin mais sont incapables d’apporter un quelconque soulagement à leurs patients.
Dans la scène d’exposition, Argan est seul à sa table et fait ses comptes. Il énumère les détails d’une facture laissée par Monsieur Fleurant, son apothicaire. La mention récurrente de données chiffrées indique combien d’argent Argan a dû débourser pour espérer se soigner.
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« Le Malade imaginaire » de Molière
La scène 10 de l’acte III du Malade imaginaire donne lieu à un des échanges les plus comiques du théâtre de Molière : Toinette, la servante d’Argan, déguisée en médecin, fait croire à son maître que tous ses maux s’expliquent par une chose : « Le poumon. ». Ce dialogue grotesque souligne la crédulité du personnage principal face à une parole pseudo-savante et brosse indirectement un portrait d’Argan à la fois ridicule et inquiétant. Vous pensez tout savoir sur Le Malade imaginaire ? C’est le moment de tester vos connaissances !
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