Comment expliquer les violences sexistes et sexuelles ?

En France une femme est victime d’un viol, ou d’une tentative de viol, toutes les deux minutes et demie. Et le nombre de plaintes pour violences sexuelles continue d’augmenter. Comment expliquer ces violences sexistes et sexuelles ?

C'est quoi les violences sexistes et sexuelles ?

Elles répondent à une multitude de violences. Il peut s’agir d’attitudes ou blagues sexistes, insultes, menaces, gestes et comportements sexuels humiliants, ou encore de cyberviolences. Le harcèlement sexuel, les agressions sexuelles, le viol et les féminicides en font aussi partie.

Tout le monde peut être victime de violences sexistes et sexuelles, mais certaines catégories de personnes sont particulièrement concernées : les femmes, à l’écrasante majorité, mais aussi les minorités de genre ou d’orientation sexuelle comme par exemple les personnes transgenres ou homosexuelles. Les enfants et les personnes vulnérables en sont également victimes. 

Les agresseurs sont des hommes

En 2023 96 % des agresseurs, mis en cause pour des violences sexuelles par la police et la gendarmerie, étaient des hommes.  

Alors, comment expliquer ce chiffre ? C’est sur cette question que travaillent des sociologues, des historiens et d’autres chercheurs depuis les années 1960. Et 3 notions se dégagent :

1. D’abord la « culture du viol ». Cette expression souligne le fait que les violences sexistes et sexuelles envers les femmes sont minimisées, banalisées, et de ce fait, indirectement tolérées par la société. Un baiser volé ou forcé illustre par exemple cette culture du viol. La culture du viol laisse donc à penser qu’il est « normal » pour les hommes de dominer les femmes, et de se passer de leur consentement. 
2. Cette culture du viol est liée à la domination masculine. Ce concept popularisé par le sociologue Pierre Bourdieu met en évidence la domination des hommes sur les femmes dans la société. Cette domination est le fruit d’une longue histoire et se perpétue par l’intermédiaire de l’éducation et via les règles et les comportements qui régissent les rapports entre les hommes et les femmes dans la société.
3. Autre concept : le « continuum de violences ». Il a été théorisé par la sociologue féministe britannique Liz Kelly. II permet d’expliquer que les violences sexistes et sexuelles ont pour particularité d’être liées entre elles par ce qu’on appelle « un continuum de violences ». Cela signifie qu’en acceptant les plus « petites » de ces violences, comme une blague sexiste, on autorise alors plus facilement les autres. Comme si la société s’habituait à cette violence. Il s’agit donc d’un véritable système qui, en rabaissant et contrôlant les femmes, permet à la domination masculine de perdurer.

Pour autant, des changements sont en cours. Grâce à l’éducation, la sensibilisation à l’égalité  femme-homme, il est possible de faire reculer les violences.

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