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Histoire04:15Publié le 06/02/2017

Tchernobyl, dommages collatéraux

Points de repères

Plusieurs centaines de milliers de membres des équipes d'intervention sur le site de Tchernobyl sont de nos jours malades des suites des radiations. Plusieurs dizaines de milliers sont morts.

Explosion de la centrale de Tchernobyl, réaction en chaîne et course contre la montre

Matin du 26 avril 1986. La mort est là, partout, invisible. Dans la ville de Pripiat aux abords de la centrale, 50 000 personnes commencent leur journée comme si de rien était. Sans le savoir, ils baignent dans une atmosphère saturée de radiations mortelles. Il y a bien des rumeurs concernant un  mais aucun plan d'évacuation ni de protection n'est mis en place par les autorités. Dans la journée, des soldats font leur apparition avec des équipements de protection. En début d'après-midi, la norme de radiation est largement dépassée, plus de 15 000 fois la dose acceptable. Le soir, c'est 600 000 fois plus.

L'évacuation de la population

36 heures après l'explosion, l'évacuation commence enfin : plus de 1 000 bus se dirige vers la ville, la population a 2 heures pour faire ses bagages. Au soir du 27 avril, la ville est vidée de ces habitants. Sur place, il ne reste que militaires et scientifiques chargés d'évaluer l'accident. Tous courent un énorme danger, car l'accident est loin d'être terminé. Le cœur du réacteur est toujours un magma en fusion : température 3 000 °C. Des gaz hautement radioactifs s'en échappent. Le nuage radioactif a déjà atteint la Suède et la communauté internationale s'inquiète de ce qu'il se passe en Union soviétique.

Le cœur du réacteur en fusion

Par tous les moyens il faut stopper l'hémorragie radioactive, alors on improvise. Des centaines d'hélicoptères survolent à tour de rôle pour jeter dans le trou béant des sacs de sable et de plomb. 5 000 tonnes sont ainsi déversées pour limiter les rejets, 600 pilotes sont irradiés. Malheureusement, ce bouchon a un effet indésirable : il augmente la chaleur du réacteur. À tout moment, le magma radioactif peut transpercer la dalle en béton et tomber dans les sous-sols de la centrale. Ce serait une catastrophe encore plus terrible, car les sous-sols baignent dans l'eau, notamment celle déversée par les pompiers pour éteindre l'incendie. 3 000 °C de magma radioactif soudainement plongé dans 20 000 tonnes d'eau : une bombe thermonucléaire 80 fois plus puissante que celle lancée sur pendant la Seconde Guerre mondiale. La ville de Kiev serait rasée. Toute vie serait détruite dans un rayon de 300 km.

Des volontaires pour une mission suicide

Une seule solution pour éviter le pire : plonger dans les sous-sols de la centrale, nager dans un bouillon radioactif, trouver les vannes de vidange dans l'obscurité et les actionner manuellement. Trois travailleurs de la centrale se portent volontaires : Valeri Bezpalov, Alexei Ananenko et Boris Baranov. Les deux premiers savent parfaitement où se trouvent les vannes, le troisième les accompagne pour les guider avec une torche dans les eaux troubles. Ils connaissent parfaitement les risques. Ils restent une heure dans les ténèbres pour accomplir leur tâche héroïque. Ils mourront dans les semaines suivantes. Le 6 mai, le cœur du réacteur en fusion finit par traverser la dalle, il atteint les sous-sols de la centrale. Heureusement il n'y a plus d'eau pour provoquer l'explosion.

 

Découvrez la suite des événements de cette catastrophe nucléaire avec la et le confinement du réacteur.

Réalisateur : Pierre Lergenmüller

Auteur : Pierre Lergenmüller

Producteur : MAD Films, Triarii Prod, Les Films de la Butte, Arte GEIE

Année de copyright : 2016

Année de production : 2016

Publié le 06/02/17

Modifié le 23/09/22

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