La dynastie capétienne au sens large, — les Capétiens directs, suivis de la maison capétienne de Valois, puis de la maison capétienne de Bourbon au XVIe siècle —, a régné jusqu'à la chute de la monarchie française, donnant 35 rois à la France.
Sacre d'Hugues Capet
La dynastie capétienne démarre avec le sacre d’Hugues Capet le 3 juillet 987. A chaque génération, jusqu’en 1328, le défunt roi a la chance d’avoir un héritier mâle direct (et jusqu’en 1314, date d’accession au trône de Philippe le Bel, un fils aîné qui lui succède). En 1328, faute d’héritier mâle direct à Charles IV le Bel, dernier fils vivant de Philippe le Bel, un neveu de celui-ci, Philippe de Valois, est choisi : c’est le début de la dynastie des Capétiens-Valois (dite dynastie des ), branche collatérale des Capétiens directs.
Ces deux dynasties vont poursuivre l’œuvre entamée sous les et les : consolider ce qui devient le royaume non plus des Francs mais de France. Les prémices de ce changement opéré au XIIIe siècle sont dans le traité de Verdun de 843 où la partie occidentale de l’Empire carolingien est dénommée Francie occidentale, d’où naîtra le nom de France.
De l'élection à l'hérédité
Le premier roi de la dynastie capétienne, Hugues Capet, est issu de l’un de ses lignages, les Robertiens, qui se sont illustrés dans la lutte contre les invasions des Vikings, descendus jusqu’aux portes de Paris. Au point que dans les dernières années de la dynastie carolingienne en pleine décomposition, forts de leur prestige, les Robertiens ont exercé le pouvoir royal par intermittence (Eudes, puis son frère Robert, au début du Xe siècle). A la mort du dernier roi carolingien Louis V, en 987, Hugues Capet, qui a hérité du titre de duc des Francs par son père, réunit l’assemblée des grands du royaume franc, et, avec le soutien du clergé, se fait élire roi, au détriment du prétendant légitime Charles de Basse-Lorraine, oncle de Louis V, jugé trop proche de la cour de Germanie. Les premiers Capétiens prennent soin de faire élire et couronner leur fils aîné de leur vivant jusqu’à Philippe Auguste en 1165, ensuite la légitimité dynastique des Capétiens est suffisamment installée.
La menace Plantagenêt sur le règne capétien
L’identité du royaume s’affermit face aux grands féodaux : vassaux du roi, ils doivent lui prêter hommage pour leurs possessions. Mais la menace vient du futur roi d’Angleterre, le Plantagenêt Henri II. Duc de Normandie, il est vassal du roi de France. Alors qu’il participe à la seconde croisade, Louis VII se persuade de l’infidélité de sa femme Aliénor, héritière du duché d’Aquitaine : en 1152 il obtient la nullité du mariage, ils divorcent. La même année, le futur roi d’Angleterre épouse Aliénor et domine ainsi un tiers du royaume de France. Le successeur de Louis VII, Philippe Auguste, met un coup d’arrêt aux menaces extérieures, en s’illustrant notamment à la , en 1214, contre l'empereur du Saint Empire germanique et le comte de Flandre, alliés du souverain anglais.
La fin d’une société féodale
Parallèlement à l’unité territoriale, les rois capétiens s’emploient à organiser l’administration et la centralisation du royaume. Louis IX, dit Saint Louis, petit-fils de Philippe Auguste, crée le parlement, cour souveraine dans le domaine de la justice, affirme le droit du roi à légiférer dans tout le royaume, met en circulation une monnaie royale stable et fiable… Philippe le Bel, le dernier des grands Capétiens directs, connu pour son affrontement avec la papauté installée à Avignon pour échapper aux troubles romains, est à l’origine des (la réunion des représentants des trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état).
Vers une monarchie de droit divin
Puissance des seigneurs et des lignages aristocratiques à l’intérieur, ambitions sur la suprématie en Europe (Angleterre, Empire germanique) à l’extérieur, les Capétiens et les Capétiens-Valois capitalisent sur les notions de loi salique et de sacre du roi pour imposer leur autorité et évoluer vers la monarchie de droit divin. La conversion et le baptême de Clovis à la fin du IVe siècle est valorisée : à partir d’Hugues Capet, lors de la cérémonie du sacre, le roi se fait frotter avec du baume sacré contenu dans la Sainte Ampoule, une fiole conservée depuis le baptême de Clovis… Quand l’autorité du roi capétien Charles VII doit être consolidée face aux Anglais à la fin de la , il ira, à l’initiative de , se faire sacrer à Reims le 17 juillet 1429. L’Europe occidentale est profondément christianisée, le clergé est puissant, la frontière entre l’autorité spirituelle et temporelle du pape est mince. C’est le temps des . Pour reconquérir Jérusalem, occupée par les musulmans, le pape enrôle les dynasties européennes : huit croisades entre 1097 et 1270, la dernière étant dirigée par le roi de France Louis IX, dit Saint Louis. Le , présent depuis le Haut Moyen Âge avec l’introduction du serment de par Charlemagne pour maintenir l’unité de son empire, est théorisé. Le roi de France, qui ne tient son pouvoir que de Dieu (roi de droit divin), est au sommet de la hiérarchie, en-dessous le prince et l’évêque sont au même rang.
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