Un pur produit de l'élitisme républicain
Émile Durkheim naît le 15 avril 1858 à Epinal. Il est le quatrième enfant d’une famille de rabbins. Après une scolarité brillante, il intègre en 1879 l’Ecole normale supérieure de Paris. En 1882, il est reçu à l’agrégation de philosophie. Ayant obtenu une bourse d’études en 1885, il part en Allemagne étudier les sciences humaines allemandes. De retour en France en 1887, il obtient un poste de « Science sociale et pédagogie » à l’Université de Bordeaux. Il se marie la même année à Louise Dreyfus, avec qui il a deux enfants.
Emile Durkheim. Fin XIXe siècle. Source : MIA-Marxists.org
Une production universitaire majeure
Les années 1887-1902 sont une période d’intense activité intellectuelle pour Durkheim : il rédige ses trois ouvrages majeurs
- La Division du travail social en 1893
- Les Règles de la méthode sociologique en 1895
- Le Suicide en 1897
La reconnaissance de la sociologie
Il crée en 1898 la revue L’Année sociologique. En 1902 il est nommé suppléant à la chaire de science de l’éducation de la Sorbonne et devient titulaire de la chaire en 1906. Ce n’est pourtant qu’en 1913 qu’il parvient à faire renommer la chaire « Sciences de l’Education et Sociologie ».
La discipline sociologique n’a pas encore d’existence institutionnelle : ce sera précisément l’objectif de l’œuvre de Durkheim.
Publication
La revue L’Année sociologique créée par Durkheim en 1898 joue un rôle fondamental dans la définition et l’institutionnalisation de la sociologie française. De 1898 à 1907, Durkheim y publie des articles originaux et de très nombreux comptes rendus d’ouvrages considérés comme importants.
Un engagement politique modéré
Sans s’engager politiquement (il ne franchit jamais le pas bien qu’il soit lié à Jean Jaurès), Durkheim est porté vers le socialisme. Membre actif de la Ligue pour la défense des Droits de l’Homme de Bordeaux, Durkheim est également dreyfusard. Au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, Durkheim se prononce en faveur de l’enseignement laïc.
Durkheim est intimement mêlé à la Première Guerre mondiale : son fils André meurt sur le front serbe en 1916. Il meurt le 15 novembre 1917.