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Se nourrir au XXIe siècle
L'entre deuxAujourd'hui, où mange-t-on le mieux et pourquoi ? D’où viennent nos aversions alimentaires ? De quoi seront composées les assiettes du futur ? Va-t-on consommer des insectes ? Pour y répondre, Cyrus North reçoit Sophie Nicklaus, directrice de recherche à l’INRAE. Elle étudie le comportement alimentaire ainsi que leur impact sur la santé et l’environnement.
Les secrets des cuisines les plus saines au monde
Les gastronomies traditionnelles japonaises et françaises font partie des cuisines les plus saines pour la santé et l’environnement. La nourriture japonaise est composée de poissons qui ont des lipides bons pour la santé. Les Japonais ont aussi des aliments fermentés qui enrichissent leur alimentation. La cuisine française, elle, est diversifiée et riche grâce à son territoire agricole et ses côtes maritimes. Mais il y a peut-être un peu trop de viandes, estime Sophie Nicklaus.
Pour elle, manger sain ne rime pas forcément avec prix élevé. Par exemple, le repas du CROUS à 1 euro pour les étudiants pendant le confinement prouve que c’est possible de manger des aliments de qualité à petit prix.
L'apprentissage du goût
Toutes les sensations sont imprimées dans le cerveau. Cet organe guide ensuite notre comportement. Ainsi, l'apprentissage du goût se fait dès l'enfance. Un enfant qui mangera des carottes, des épinards, des choux... en mangera aussi à l’âge adulte. Et, au fil du temps, on apprend aussi à aimer de nouveaux aliments.
Mais, des adultes conservent un dégoût pour certains aliments. Pour Sophie Nicklaus, cette aversion alimentaire est liée à deux comportements :
- le « paradoxe de l’omnivore ». C’est une double tension intérieure qui nous pousse à vouloir manger varié, mais aussi à se méfier d’aliments nouveaux, car ils seraient susceptibles de nous empoisonner.
- la construction, dans un groupe social, d’une identité autour d’une aversion alimentaire. Par exemple, dans une famille, on est celui ou celle qui n’aime pas le fromage.
Quelle sera l’alimentation du futur ?
Pas de gélules. Manger des gélules est un vieux fantasme. Aujourd’hui, l’alimentation est toujours basée sur la diversité, le plaisir, la culture culinaire et le partage. D'ailleurs, dans l’armée américaine, on a constaté qu’une alimentation monotone engendre une baisse de moral et d’efficacité chez les soldats. Conclusion : le plaisir de manger est fondamental pour couvrir nos besoins nutritionnels. Donc, la consommation de gélules à la place d'aliments n'est pas pour demain, estime Sophie Nicklaus.
De nouvelles sources de protéines. Les protéines sont essentielles dans l’alimentation. Pour nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, on est donc en train de chercher de nouvelles sources de protéines, autres qu’animales, qui auront le moins d’impact possible sur notre environnement. Par exemple, des chercheurs français développent actuellement des farines à base de légumineuses riches en protéines. Son avantage : la culture de légumineuse permet de fixer l’azote dans les sols, ce qui est bon pour l’environnement et l’agriculture. On consommera aussi des insectes qui remplaceront les protéines animales actuelles, plus chères à produire et plus néfastes pour l’environnement. Par ailleurs, on cherchera à utiliser le moins de terres arables possible en faisant de la végétalisation en ville.
Réalisateur : Adrien Benoliel
Producteur : Outsideur
Année de copyright : 2021
Publié le 21/02/22
Modifié le 07/02/23
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