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Actualité09:36Publié le 17/02/2025

La situation des Ouïghours en Chine

C quoi l'info ?

Selon les estimations, plus d'un million de Ouïghours seraient détenus dans des camps en Chine. Mais qui sont les Ouïghours et pourquoi sont-ils persécutés par le régime chinois ? C quoi l'info se penche sur la question avec Vigoria et Riyad, deux jeunes Ouïghours vivant en France, pour t'aider à y voir plus clair.

Qui sont les Ouïghours ?

, 2e puissance économique au monde, compte 1,4 milliard d'habitants dont 92% sont issus du groupe ethnique Han. Un groupe ethnique, c'est une population qui partage les mêmes origines, la même langue et les mêmes traditions. Les Ouïghours, quant à eux, sont un autre groupe ethnique qui vit dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. Un territoire grand comme trois fois la France métropolitaine et dont la capitale est Ürümqi. Le Xinjiang compte 22 millions d'habitants, dont 11 millions de Ouïghours. C'est donc dans cette région qu'ils sont les plus présents. La plupart des Ouïghours sont musulmans et parlent une langue qui ressemble au Turc. La région du Xinjiang, nouvelle frontière en chinois, n'a été annexée à la Chine qu'au XVIIIe siècle et n'a commencé à être sous le contrôle politique chinois qu'à partir de 1949.

L'obsession de Pékin : une Chine unie

En mars 2013, Xi Jinping, , est élu chef du gouvernement. Son obsession est d'unifier toute la Chine en faisant de chaque citoyen un Chinois parlant la même langue et pensant la même chose. Dès lors, la culture et la langue ouïghoures ont commencé à être malmenées. Pour le gouvernement de Pékin, le Xinjiang est important à plusieurs titres :

  • C'est un territoire immense qui représente 1/6e de la superficie totale de la Chine.
  • Il a des frontières avec 8 pays : Kazakhstan, Mongolie, Russie, Kirghizistan, Tadjikistan, Pakistan, Inde et Afghanistan.
  • Il dispose de larges ressources naturelles : charbon, gaz naturel, pétrole, mais aussi en tomates et en coton (1 vêtement en coton sur 5 produit dans le monde est fait de coton du Xinjiang).

Les nouvelles routes de la soie

Outre ses atouts naturels, Pékin souhaite se servir du Xinjiang pour mettre en place son plan baptisé . C'est une politique d'échanges commerciaux avec d'autres pays visant à faire passer la Chine en 1re position des puissances économiques mondiales. Depuis des décennies, la Chine envoie des millions de Hans au Xinjiang afin d'exploiter ses ressources naturelles. Ces populations hans créent des entreprises sur place et recrutent des travailleurs uniquement dans leur ethnie, en faisant de la discrimination à l'égard des Ouïghours. Plus de la moitié des offres d'emploi disent clairement qu'elles n'embauchent pas de Ouïghours ou de membres d'autres minorités.

D'où vient la haine entre Hans et Ouïghours ?

En 2009, 800 Ouïghours sont envoyés dans une usine de jouets située à Shaoguan au sud-est de la Chine, pour aider à la production. Très vite, une rumeur se répand : des femmes de l'ethnie han auraient été violées par des hommes ouïghours faisant partie de ces 800 travailleurs déplacés. À Shaoguan, la situation dégénère très vite et deux Ouïghours sont tués dans des bagarres. Le ton monte entre Hans et Ouïghours qui contestent les faits qui leur sont reprochés. Le 5 juillet 2009, les Ouïghours manifestent dans la capitale du Xinjiang, Ürümqi. Commerces brûlés, voitures détruites,... Des hans sont roués de coups, certains à mort. Les Hans répliquent à leur tour, avec une violence inouïe : barres de fer, machettes... C'est un véritable bain de sang qui fait état de 197 morts, dont une grande majorité de Hans, 2 000 blessés et des milliers d'arrestations. À partir de ces événements, la situation des Ouïghours dans le Xinjiang ne fait que d'empirer.

La répression organisée contre les Ouïghours

En 2017, la Chine affirme vouloir lutter contre le terrorisme et ouvre des camps de rééducation dans la province du Xinjiang. En réalité, comme le confirme les associations de défense des droits de l'homme, ce sont des camps d'internement des Ouïghours. Riyad, jeune Ouïghour de 14 ans vivant en France a toute sa famille dans le Xinjiang : oncles, tantes, cousins, grands-parents. Son grand-père a été arrêté sans motif clair et enfermé dans un de ces camps, comme des milliers d'autres Ouïghours. Avec les autres membres de sa famille encore libres, la communication est très limitée, voire inexistante. En effet, la Chine surveille étroitement tous les faits et gestes des Ouïghours ainsi que leurs communications. D'après les témoignages recueillis par l'organisation Amnesty International, toutes les personnes enfermées dans ces camps, le sont pour des délits même pas reconnus par les lois internationales. Ils sont arrêtés arbitrairement sur la simple suspicion d'être peu dignes de confiance, extrémistes, voire terroristes. Le fait d'être musulmans les classe directement parmi les citoyens suspects. Posséder un tapis de prière chez soi suffit à être arrêté, tout comme le fait d'avoir séjourné à l'étranger. Hommes, femmes, enfants sont arrêtés sans ménagement par la police chinoise, menottés, cagoulés et emmenés de force dans les camps. Par peur des représailles, les Ouïghours n'osent plus parler leur langue, y compris dans les écoles. Peu à peu, la culture ouïghoure est étouffée au profit de la culture chinoise imposée par Pékin. Dans les camps, la langue obligatoire est le mandarin, la langue des Hans. Dans les cellules, les prisonniers manquent d'eau et de nourriture. Chaque jour, ils doivent suivre des cours de plusieurs heures de mandarin. En réalité, ce sont surtout des cours d'endoctrinement qui visent à les persuader que le gouvernement chinois fait tout cela pour leur bien. Chaque prisonnier est souvent interrogé et doit faire son autocritique en disant à quel point il a changé en bien. En cas de mauvaise réponse, ils sont torturés en étant battus, électrocutés ou attachés au mur. Certains sont libérés sans vraiment savoir pourquoi. Mais lorsqu'ils sortent, ils doivent signer un document en s'engageant à ne pas révéler à la presse ce qu'ils ont vécu, et ils continuent d'être étroitement surveillés. Les autorités peuvent venir fouiller leurs maisons à tout moment, voire s'inviter à dormir chez eux pour les surveiller.

Le travail forcé des Ouïghours

Le 6 décembre 2023, un rapport a été publié au . Il pointe que 39 marques bien connues utilisent de la main d'œuvre forcée ouïghoure pour leur production. Selon ce rapport, 2 millions de personnes seraient soumises à ce travail forcé, pour fournir du prêt-à-porter, par exemple. Ce sont principalement des Ouïghours. Déjà en 2020, un autre rapport pointait du doigt le travail forcé des Ouïghours pour de grandes firmes. Depuis, l'Europe a voté des lois pour éliminer du marché des produits issus du travail forcé. En attendant, les Ouïghours vivant à l'étranger comme Riyad et Vigoria restent sans nouvelles des membres de leur famille restés au Xinjiang.
 

Producteur : franceinfo

Année de copyright : 2025

Année de production : 2025

Année de diffusion : 2025

Publié le 17/02/25

Modifié le 03/03/25

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