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Le corrigé de la dictée 2022 d'Anne Berest
Tous prêts pour la dictée !
« Notre grand-mère nous apprenait à faire de la confiture, du miel, des conserves de fruits au sirop, comment entretenir le potager et le verger, avec l’arbre à coings, l’abricotier et le cerisier. »
- Notre : avec ou sans accent ? Il s’agit d’un o ouvert : notre. Il précède un nom commun « grand-mère ». Il n'y a pas d'accent car c'est un déterminant possessif. A ne pas confondre avec le pronom possessif « nôtre » (prononcer avec un o fermé allongé), associé à un article la, le et les. Par exemple, ce n’est pas votre dictée : c’est la nôtre ! Et le pronom est indépendant, il n'a pas besoin d’un nom pour exister.
Les mots qui se ressemblent à l’oreille, mais ne s’écrivent pas de la même manière, sont des homophones.
- Grand-mère : composé d’un adjectif et d’un nom commun. Il n'y a pas de -e à grand, car lorsque l'adjectif est placé devant un nom commun qui commence par une consonne, on peut supprimer le e final. Au pluriel , grand-mères et grands-mères sont acceptés.
- Apprenait : la terminaison -ait est la marque de l’accord de la 3e personne du singulier de l’imparfait, l’un des temps majeurs du système passé. La valeur de l’imparfait est liée à l’habitude, la répétition, puisque l’apprentissage se reproduisait, comme un rendez-vous privilégié.
- Dans la dictée, on trouve aussi les verbes à l'imparfait : allions, fallait, savions, emmenait, vivait, disait, ajoutait, était, pensions, entretenait, passaient...
- Fruits au sirop : « au sirop » est un groupe nominal, complément du nom qui reste au singulier car c’est une préparation unique dans laquelle se retrouvent plongés les fruits en question, lesquels sont variés, nombreux et découpés ! L’étymologie de « sirop » est intéressante car il vient de l’arabe « sharab » qui signifie « boisson ». Le mot « sirop » s’écrit avec un « p » mais cette consonne ne se prononce pas. En français, il existe 14 consonnes qui peuvent être muettes lorsqu’elles sont à la finale du mot. « Au » qui les sépare est un article défini contracté : on a en réalité combiné la préposition « à » et l’article défini « le » donc c’est très mathématique : à + le = au / de + le = du (article partitif).
- Coings : dans coing (le fruit du cognassier), et également gentils (que l'on retrouve plus bas dans la dictée) du latin gentilis : « g » et « l » sont des consonnes finales muettes. Ils ont subsisté mais ne se prononcent pas.
- Abricotier, cerisier : les arbres fruitiers prennent quasi-systématiquement une terminaison en –ier, qu’il ne faut pas confondre avec l’infinitif de certains verbes.
« Nous faisions aussi des herbiers, des spectacles et des jeux de cartes. »
- Faisions : sa graphie en « é » (ai) ne correspond pas à sa prononciation. On dit bien « fEsions » et non « fésions »… et cela s’étend à toutes les terminaisons de l’imparfait…
- Jeux de cartes : dans cette expression, « cartes » est complément du nom. Il est évident que la quantité de cartes est indispensable au jeu, donc cartes est au pluriel.
« De temps en temps nous allions au village, acheter des saucisses pour les grillades et des côtelettes. Il fallait traverser la forêt, une longue marche sous le soleil, dans les éclats argentins des feuilles de chêne-liège. »
- Allions acheter : pour savoir comment écrire la terminaison en [é], il faut remplacer l’infinitif « acheter » du 1er groupe par un infinitif du 2e ou du 3e groupe. En effet, avec ces deux autres groupes, l’infinitif et le participe passé sont constamment différents. Ainsi quand on remplace « acheter » par « mordre », cela donne : « allions mordre », on voit bien que c'est un infinitif et qu'achet[é] s'écrira bien achet-er.
- Grillades : nom commun (ou substantif) , la grillade désigne à la fois l’action de griller et le mets grillé lui-même. Formé sur le verbe griller, le suffixe en –ade est fréquent dans le domaine culinaire. Ce suffixe exprime l’idée d’action ou de résultat d’une action.
- Forêt, côtelettes, chêne : pourquoi y a-t-il un accent circonflexe sur la voyelle « e » ? L’accent circonflexe fait son apparition au XVIe siècle. Il provient souvent de la disparition du « s ». C’est comme si après la chute de cette consonne, on offrait une compensation, un lot de consolation au mot. Donc si l’on a conservé « forestier » pour l’adjectif, le nom « forêt » est le témoin de l’évolution de notre langue. Jusqu'au XVIIe siècle, côtelette et chêne s'écrivaient « costelette » et « chesne ».
- Fallait traverser : pour savoir comment écrire la terminaison en [é], il faut remplacer l’infinitif du 1er groupe « traverser » par le verbe « parcourir » : « Il fallait parcourir la forêt », cela fonctionne ! Mais « Il fallait parcouru la forêt », ça ne convient pas.
- Eclats argentins : le nom noyau « éclats » commande l’accord au masculin pluriel de l’adjectif qualificatif « argentins ». Mais « argentin » signifie-t-il que l’éclat vient d’Argentine ? L’adjectif « argentin » qualifie l’éclat et se réfère à l’éclat, la blancheur de la couleur de l’argent, qui forme le radical de l’adjectif. Il n'a aucun rapport avec une origine sud-américaine.
« Nous, les enfants, savions marcher sur ces sentiers, pieds nus et sans douleur. Nous savions reconnaître, parmi les cailloux du chemin, ceux qui ne font pas mal, mais aussi les pierres fossiles en forme de coquillages et les dents de requin. »
- Ces : est un déterminant démonstratif, à ne pas confondre avec le déterminant possessif « ses ». Nous sommes dans le cadre d’une description, donc les sentiers sont montrés telle une géographie qui s’explore. On gardera le démonstratif « ces ».
- Pieds nus : groupe nominal composé du nom commun « pieds » et de l’adjectif qualificatif « nus ». Mis en apposition, le nom commun « pieds » commande l’adjectif « nus » au masculin pluriel. On considère que nous possédons chacun deux pieds.
- Sans douleur : dans ce groupe nominal, on laisse le nom au singulier :
- s'il désigne un mot abstrait ou une réalité qu’on ne peut compter : J’ai réussi cette dictée sans panique !
- ou renvoie à un seul élément : C’est un homme sans cœur
On aura recours au pluriel dès lors que plusieurs éléments s’imposent : Un oiseau sans ailes
Dans notre texte, on pourrait très bien accepter « sans douleur » avec un « s », puisqu’il s’agit de la douleur en général ou de la possible addition des souffrances !
- Reconnaître : depuis la réforme de l’orthographe de 1990, on peut conserver l'accent circonflexe ou le supprimer. Cette règle est valable pour les voyelles « i » et « u ».
- Parmi : l’orthographe de cette préposition du Xe siècle se termine par un –i. C'est facile à comprendre en se penchant sur son étymologie : c’est la réunion de « par » et de « mi » du latin « medius » qui signifie au milieu.
- Cailloux : les noms terminés en -ou prennent un -s final au pluriel, sauf : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou qui prennent un -x : bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux !
- Ceux : il ne faut pas confondre ce pronom démonstratif avec le déterminant « ce » et le pronom « se ». « Ceux » pronom démonstratif est toujours suivi :
- d’une proposition relative (comme c’est le cas ici « ceux qui ne font pas mal » )
- ou d’un groupe complément du nom (ex : ceux de mon enfance).
Il désigne un élément cité auparavant qu’on ne souhaite pas répéter. Ici, on évite de répéter « cailloux ».
- Dents de requin : le complément du nom « requin » est au singulier car il s'agit d'une espèce. Les compléments du nom sont également toujours au singulier quand il s'agit d'une classe, catégorie, matière ou d'une idée abstraite.
« Le soir, notre grand-mère nous emmenait nourrir le mystérieux renard qui vivait dans la colline.
— Les renards sont gentils, nous disait-elle. »
- Nourrir : avec 2 r. Seuls les verbes « mourir » et « courir » contiennent un seul « -r ». On peut facilement s'en souvenir avec un moyen mnémotechnique simple : On ne meurt qu’une fois (mourir) et lorsqu’on court, on manque d’air/-r, donc un seul « r » !
- Renard : jusqu’au XVIIe siècle, on appelait cet animal un goupil. En fait, « Renart » est le nom d’un personnage d’un récit médiéval du XIIe siècle, intitulé le Roman de Renart avec un t ! Il deviendra si célèbre qu’il désignera définitivement l’animal au XVIIe siècle. Pour se souvenir du son « d » final , il faut penser à son petit, le renardeau
- Colline : comprend une double consonne « l » mais un seul « n ». Pour éviter de faire l’erreur, utilisez le mot « montagne ».
- Disait-elle : le sujet est inversé, avec une terminaison typique de la 3e personne du singulier à l'imparfait.
« Elle ajoutait que le renard était son ami, ainsi que les abeilles. Et nous pensions vraiment qu’elle entretenait avec les animaux des conversations secrètes. Les vacances passaient vite, comme un rêve. »
- Vraiment : adverbe invariable. Il est formé sur le masculin de l’adjectif « vrai », auquel on ajoute le suffixe « -ment », ce qui donne « vraiment ».
- Des conversations secrètes : dans ce groupe nominal, il y a une chaîne d’accords : le déterminant indéfini « des » + le nom noyau « conversations » au féminin pluriel qui commande l’accord de l’adjectif qualificatif « secrètes ».
Extrait de La Carte postale d'Anne Berest.
► Retrouvez la lecture de la dictée d'Anne Berest.
Producteur : France Télévisions, Média TV, Studio 77
Année de copyright : 2022
Année de production : 2022
Année de diffusion : 2022
Publié le 21/05/22
Modifié le 09/06/23
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