« Les Mystères de Paris » d'Eugène Sue

Sais-tu quel roman-feuilleton a contribué à changer une loi en faveur des personnes les plus démunies ? Dans La p'tite librairie, François Busnel te raconte l'impact qu'a eu Les Mystères de Paris, écrit par Eugène Sue en 1842.

Immersion dans les bas-fonds de Paris au XIX^e siècle

 Grâce à la popularité que le roman-feuilleton rencontre, il a permis de réformer les lois d’une société trop complaisante avec les privilégiés et impitoyable avec les pauvres. Les mystères de Paris a d’abord été publié en feuilleton dans un journal en 1842. C’est un peu par accident que ce dandy d’Eugène Sue se met à raconter le peuple qu’il connaît si peu, à l’initiative d’un ami. Mais sa plongée dans les bas-fonds de Paris est saisissante : un ancien bagnard, une chanteuse de rue sans le sou et un mystérieux ouvrier qui n’est autre que le noble Rodolphe de Gerolstein. C’est dans les pas de ce prince qu’Eugène Sue va révéler les mystères du « Paris canaille », en peintre d’atmosphère.

Du divertissement au militantisme

Il entrecoupe les péripéties de considérations amères sur une société trop perchée dans sa suffisance pour se pencher sur les pauvres qui la servent. Surtout, il souligne les contrastes. Tu vas adorer haïr le cupide notaire Ferrand, les associés du mal que sont le maître d’école et la chouette. Tu vas t'attendrir sur une prostituée enjouée ou sur une détenue de la terrible prison pour femmes de St-Lazare. Tu souriras aux commérages des concierges dont l’un d’eux se nomme Pipelet. Et tu seras touché par la dignité de l’ouvrier Morel. Eugène Sue lui-même a changé au cours de l’écriture de ce roman-feuilleton. Grâce aux réactions de ses lecteurs, des gens du peuple, il glisse du style divertissant au ton militant. En gros il débute à droite et il finit son roman, clairement socialiste. L’âme du héros, Rodolphe, a retourné celle de l’auteur, Eugène.

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