« Lysistrata » d'Aristophane

Sais-tu quel écrivain a parlé le premier de la grève du sexe ? C'est Aristophane, dans sa pièce de théâtre Lysistrata. Dans La p'tite librairie, François Busnel te dit tout.

C'est qui Lysistrata ?

En 411 avant notre ère, il y a donc presque 2500 ans, Aristophane fait représenter une pièce de théâtre qui pourrait avoir été écrite la semaine dernière : Lysistrata. Il utilise le comique pour montrer la vérité. La guerre entre les Athéniens et la Sicile est terrible, elle fait 50 000 morts. Mais les Athéniens, même battus veulent continuer le combat. Ils sont prêts à tout sacrifier. Alors, Lysistrata, une femme au tempérament de feu, animée par une volonté inflexible de ramener la paix, va convaincre l’ensemble des femmes, patriotes et ennemies, que le salut du monde est entre leurs mains. En se battant sans cesse, les hommes sont devenus indignes de conduire la politique. Aux femmes donc de prendre le pouvoir pour mettre fin à la guerre.

Le sexe ou la guerre ?

Mais par quel moyen Lysistrata envisage-t-elle de ramener les hommes au foyer ? Dans leur traduction en français moderne, le franc parler d’Aristophane a été censuré : 

« Eh bien donc, nous devrons nous passer de bites » répond Lysistrata.

Voici donc la grève du sexe ! La perspective n’enchante pas franchement les femmes, mais elle est le prix à payer pour ramener la paix. Les femmes s’abstiendront donc jusqu’au jour où les hommes baisseront leurs armes. Surgissent alors des vieillards indignés conspués par de vieilles femmes enthousiastes. Le comique s'invite dans un épisode où une épouse fait monter le désir chez son mari pour le laisser en plan au moment ultime. Aristophane s’en donne à cœur joie. Au ministre qui prétend qu’elle ne connaît rien à la guerre, Lysistrata rappelle que les femmes la supportent doublement, comme épouse et comme femme de soldat. Il est normal qu’on les appelle désormais « Mesdames Armistice ».

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