Olympe de Gouges, une patriote persécutée

Olympe de Gouges vient d'apprendre qu'aucun député ne va la soutenir dans son projet. Tous ont peur de Robespierre. Elle décide de s'adresser au peuple directement, persuadée que lui prendra son parti. 

La publication d'une affiche

Enfermée à la maison de santé Mahay, Olympe de Gouges pense que publier une affiche, que l'on appelle aussi « placard »,  est le seul moyen d'atteindre Robespierre. Pour elle, il a peur que le peuple ne reprenne sa légitimité. Pionnère du féminisme, Olympe est la première à utiliser ce support pour diffuser ses opinions. 

Voici ce qu'elle y écrit :

Peuple de France, comme de nombreux autres patriotes, je suis enfermée à tort depuis plusieurs semaines, victime du bon vouloir d'une poignée d'hommes qui s'accapare le pouvoir pour servir leurs ambitions personnelles : le club des Jacobins, caverne infernale qui vomit le poison de la discorde. Depuis longtemps ses adhérents attendaient avec avidité le moment favorable de me sacrifier. Mon seul crime : avoir voulu les dénoncer. Si j'en appelle à vous, peuple de France, vous les véritables auteurs de la Révolution, c'est parce que vous n'avez pas renversé l'Ancien Régime pour que règne à nouveau la tyrannie. Dénoncez ceux qui corrompent les principes de notre République pour laquelle tant de nos frères et sœurs ont donné leur sang. Mes ennemis ont pu triompher un instant, mais je les brave du fond de mes cachots. Un jour, je les confondrai et on verra que j'ai tout fait, tout sacrifié pour le bonheur du peuple. Que l'on me juge donc. La mort ou la liberté.