Cyrano de Bergerac : le triomphe de la première !

Le 29 décembre 1897, à 2H du matin, le public applaudit à tout rompre au théâtre de la Porte Saint-Martin. On crie, on rit, on refuse même de quitter la salle. Au 40^e rappel, le rideau rouge tombe enfin et clôture la première représentation de Cyrano de Bergerac : c’est un triomphe !

Chronique d’un échec annoncé

Quelques heures auparavant, Edmond Rostand ne donnait pas cher de sa pièce. Il faut dire que l’aventure avait mal débuté. A l’automne 1897, les répétitions se déroulent dans une ambiance épouvantable. Malgré le travail acharné du metteur en scène et des comédiens, rien ne va : 

• les décors sont montés à l’envers et il faut des jours pour les replacer. Une fois remontés, il faut se rendre à l’évidence : ils sont laids, faute d’argent.
• les volailles en carton sont si laides que Rosemonde Gérard, l’épouse de Rostand, va en récupérer de vraies pour les remplacer.
• quelques jours avant la première, l’une des comédiennes principales, Maria Legault, a une extinction de voix et ne peut plus monter sur scène. C’est encore la femme de Rostand, Rosemonde, qui connaît tous les rôles par cœur, qui va prendre la relève de la comédienne au pied levé.

Les comédiens sont tous pessimistes. Ils sont convaincus que la pièce va faire un flop. L’auteur également, certain qu’ils vont droit dans le mur, il s’excuse avant la représentation auprès du grand Constant Coquelin qui interprète Cyrano.

Une presse dithyrambique pour une première triomphale

Dès l’acte I, la salle est embarquée ! La tirade du nez déclenche des tonnerres d’applaudissements. L’auteur commence à comprendre qu’il se passe quelque chose.

Cette première se révèle être le plus gros triomphe de l’année : Cyrano de Bergeracvient d’enflammer le Tout-Paris. Rostand est vanté dans la presse comme un dramaturge de génie. Durant les six mois qui suivent, la pièce est jouée 206 fois à guichets fermés.

Trois jours seulement après le succès de la première, Edmond Rostand est décoré de la Légion d’honneur.

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