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Actualité13:39Publié le 26/09/2022

Le rapport au corps

L'entre deux

Pour ce nouvel épisode de L’entre deux, Alix Grousset reçoit Caline Majdalani, psychologue clinicienne spécialisée dans les troubles anxieux et de l’humeur, afin d’échanger sur le rapport au corps. Ces dernières années, notre propre perception a fortement évolué, notamment sous l’influence des photos retouchées qui se multiplient dans notre quotidien. Un simple défaut peut alors devenir un complexe énorme qui va obnubiler une personne. C’est la dysmorphophobie, qui peut engendrer d’autres troubles très graves, dont il peut être difficile de se sortir sans thérapie ou suivi psychologique.

Portrait de l’invitée pour parler du rapport au corps

Caline Majdalani est psychologue clinicienne, auteure du livre Traiter la dysmorphophobie. Elle est spécialisée dans les troubles anxieux, notamment ceux liés au rapport au corps, ainsi que dans les différents troubles de l’humeur, comme la dépression, les crises de colère, ou encore l’irritabilité.

La dysmorphophobie, ou le trouble lié à un rapport néfaste à son corps

La dysmorphophobie, du grec « dysmorphia », laideur ou difformité, et « phobos », peur ou effroi, est un trouble qui fut défini pour la première fois au début du XIXe siècle. A l’époque, il désignait alors la peur d’avoir un défaut physique majeur, qui pouvait devenir une obsession pour celui qui en souffrait, jusqu’à le pousser dans un état psychologique terrible. Aujourd’hui, il concerne les patients persuadés d’avoir des défauts qui déforment leur apparence physique, même s’il peut s’agir de défauts minimes, visibles ou non. Ils se focalisent sur cette partie de leur corps, qu'ils voient comme honteuse, et il peut leur être difficile de reconnaître qu'ils sont mal à l'aise par rapport à cela. De ce fait, cette encore méconnue n’est en moyenne diagnostiquée qu’au bout de 15 ans.

De plus, ce trouble touche autant les femmes que les hommes, mais porte généralement sur des zones différentes. Les hommes, par exemple, craignent plus la calvitie que les femmes. Il diffère également selon les zones géographiques et les ethnies. Ainsi, en Asie, de nombreuses femmes se font opérer pour que leurs yeux ressemblent plus à ceux d’une femme occidentale. Avec la mondialisation, on assiste à une uniformisation des normes de beauté. Pourtant, il existe de multiples types de corps aux morphologies très différentes. Nous nous éloignons donc de cette morphodiversité, vers laquelle nous devrions pourtant évoluer.

La dysmorphophobie au temps des réseaux sociaux et des photos retouchées

Ces dernières années, ce trouble s’est considérablement accentué. Car aujourd’hui, nous observons constamment des images filtrées ou modifiées, et nous nous prenons bien plus souvent en photo. Si les filtres avaient au départ un but ludique, ils sont désormais bien plus utilisés par les jeunes qui cherchent à améliorer leur propre image. Cette utilisation à outrance change notre perception du corps, ce qui rend notre physique plus difficile à accepter. Cela explique l’augmentation de 22% des actes de chirurgie esthétique en seulement 20 ans. Le complexe qui entraîne ce trouble obsède littéralement la personne, qui y pense constamment, jusqu’à avoir un impact catastrophique sur sa vie quotidienne. A terme, cela peut dériver sur des comportements plus graves, comme des .

Quelques conseils pour mieux s’accepter

  • Pour se sortir de cette spirale négative, il faut tout d’abord arrêter de se regarder dans le miroir. En effet, des études scientifiques ont démontré que plus on s’observe, moins on se trouve attirant. Cela peut permettre de mieux se retrouver avec soi-même, sans être renvoyé vers sa propre image.
  • Il faut aussi prendre du recul par rapport aux , et arrêter de regarder les mêmes influenceurs et influenceuses qui valorisent un modèle physique particulier. Il faut regarder des personnalités plus différentes, qui n’ont pas le même corps ou la même vie. Ou bien des gens qui nous ressemblent plus, afin de pouvoir se comparer plus sainement.
  • Il existe de nombreux moyens de mieux apprécier son corps de façon plus saine que la chirurgie, comme le maquillage ou le sport. Des activités physiques, par exemple, permettent de se sentir bien sans nécessairement être liées à l’esthétique ou à la plastique du corps. Là-encore, cela ne doit toutefois pas devenir une obsession, ou indispensable pour être aimé(e).

Laurie Darmon, ou la musique pour combattre son anorexie

Laurie Darmon est une auteure-compositrice-interprète qui a souffert d’anorexie mentale pendant 10 ans. Un trouble grave au point de voir son corps régresser à l’état d’un corps d’enfant. La musique lui a permis d’exprimer son mal-être, et l’a guidée vers la guérison. Elle a décidé de monter un spectacle, Corps à cœur, qui a réuni de nombreux artistes qui ont pu se livrer et expliquer comment ils se sentaient réellement lorsqu’ils n’étaient pas sous les projecteurs. Un message plus humain et réaliste qui peut être bénéfique pour les jeunes générations qui les admirent, et leur permettre de s’accepter plus facilement.

Questions du public :

  • Est-ce que notre rapport au corps évolue avec l’âge ? Oui, heureusement. Avec l’âge, on s’accepte plus facilement, et de plus, notre physique ne change plus beaucoup.
  • Est-ce normal de toujours se comparer aux autres corps ? C’est tout à fait normal, surtout chez les jeunes, qui cherchent des modèles auxquels s’identifier et ont donc besoin de savoir à quoi ressemblent les autres. Mais cette comparaison ne doit pas être excessive, au risque d’être déprimé. Le mieux serait de se comparer à d’anciennes versions de soi-même, pour voir comment on a évolué, positivement ou non, et ce qu’on peut essayer d’améliorer.
  • Que répondre au jugement direct que l’on peut recevoir de sa famille sur son corps ? Il est indispensable de partager l’émotion que l’on peut ressentir face à une critique sur notre physique, et de faire comprendre que le corps peut être un sujet sensible. Juger quelqu’un sur son physique pour n’importe quelle raison est quelque chose de très mal, que l’on soit un proche ou même à distance via internet. Car les réseaux sociaux ont vu émerger un phénomène appelé bodyshaming, une pratique visant à humilier une personne par rapport à son corps, et qui peut même affecter des célébrités.

Réalisateur : Adrien Benoliel

Producteur : Outsideur

Année de copyright : 2022

Publié le 26/09/22

Modifié le 23/09/24

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