Les menaces sur le corail

Dans les eaux tropicales, faune et flore forment un mélange de couleurs incroyables. Parmi les poissons, on peut observer des récifs très colorés : les coraux. Aujourd'hui ils sont menacés de disparition, en raison du changement climatique, des ouragans, de la pollution ou de la surpêche.

Le corail, animal, végétal ou minéral ?

Malgré leur apparence, les coraux n’ont rien en commun avec les végétaux. Le corail ne contient pas de cellulose, les fibres qui composent l’essentiel de la matière végétale. En réalité, les coraux sont plus proches de la méduse. En fait, ce sont de minuscules animaux. Ils vivent en colonies qui comptent parfois des millions d’individus. On les appelle des polypes. Pour vivre, ils ont besoin de se fixer sur un support qu'ils fabriquent en sécrétant du calcaire, le minéral qui constitue ces récifs sous-marins. C’est un peu comme nous avec nos os et notre squelette. A l’image des méduses, les polypes ont des tentacules. C’est grâce à eux qu’ils peuvent attraper le plancton dont ils se nourrissent.

Le corail est un animal symbiotique

De petites algues microscopiques vivent dans les polypes. On ne peut pas les voir à l'oeil nu. Ce sont les zooxanthelles avec qui les coraux vivent en symbiose. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas vivre l’un sans l'autre !

Les zooxanthelles, grâce à la photosynthèse, produisent des sucres et du dioxygène, de l’O₂. Elles fournissent au polype jusqu’ à 90 % de l’énergie dont il a besoin pour fabriquer son squelette de calcaire. En échange, les zooxanthelles se nourrissent des détritus rejetés par les polypes et profitent aussi de leur protection. C’est de cette symbiose que sont nés les récifs coralliens. Ils se développent lentement à raison d’un centimètre en moyenne par an.

Les récifs coralliens sont essentiels à la vie marine

Les récifs coralliens abritent près de 25 % de la biodiversité marine alors qu’ils ne représentent que 0,2 % de la surface des océans. Ces écosystèmes hébergent plus de 800 espèces de coraux, 8 000 espèces de poissons, et 25 000 de mollusques.

Ce sont à la fois des lieux de reproduction et une réserve de nourriture pour les prédateurs.

Ils sont essentiels à la vie marine des régions tropicales. La majorité des coraux sont concentrés entre le tropique du Cancer au Nord, et le tropique du Capricorne au Sud.

Certains récifs sont si grands qu’on peut les voir depuis l’espace ! C’est le cas de la Grande Barrière de corail au nord de l’Australie. C’est le plus grand récif corallien du monde. Il mesure 2 300 km de long !

Pourquoi protéger les récifs coralliens ? 

On parle aussi de barrières de corail, car les récifs coralliens forment de véritables barrières protectrices : ils empêchent les vagues de parvenir jusqu’à la côte et protègent donc les habitants des tempêtes. Par leurs eaux poissonneuses ils fournissent un moyen de subsistance pour des millions de personnes. Près d’un milliard de personnes vivent à moins de 100 km d’un récif corallien. Ils offrent aussi un merveilleux spectacle coloré aux touristes qui plongent pour les admirer chaque année.

Partout dans le monde les récifs coralliens sont en grand danger

En 50 ans seulement, un quart des récifs sont morts et près de 70 % sont gravement menacés. En cause le réchauffement climatique et l'acidification des océans.

L’Océan absorbe une grande partie du CO₂ que nous émettons mais ce trop plein de CO₂ fait que l’eau devient plus acide et ronge le squelette de calcaire des coraux.

La hausse de températures de l’océan parasite aussi la relation des polypes et de la zooxanthelle, l’algue indispensable au corail pour survivre. Quand la température de l’eau monte, les coraux expulsent les  zooxanthelles de leur corps et blanchissent. Si l’eau ne refroidit pas, ils meurent.

Les activités humaines ont aussi des conséquences destructrices pour les récifs coralliens. Les pêches à l’explosif font des ravages. Les aménagements côtiers pour le tourisme empiètent sur les récifs. Le braconnage du corail pour en faire des bijoux n’arrange rien.

les scientifiques au chevet des récifs coralliens 

Les scientifiques du monde entier cherchent à sauver le corail, conscients de son importance vitale pour la biodiversité marine. C’est notamment le cas en Australie pour la Grande Barrière de corail, où 93 % des coraux ont blanchi suite au réchauffement des eaux. Les chercheurs tentent aujourd’hui de réintroduire des coraux capables de s’adapter au réchauffement climatique.

Le programme de préservation Initiative Corail pour le Pacifique a permis de créer une cinquantaine d’aires marines protégées représentant près de 400 000 km². Grâce à elles, il est possible de mieux encadrer la pêche et de limiter l’impact du tourisme.

Avec ces efforts, les coraux ont une chance de voir la fin du siècle, et nous aurons peut-être aussi la chance de pouvoir contempler encore le fabuleux spectacle de biodiversité qu’ils nous offrent.

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