Né en 1754, orphelin de père à onze ans et de mère à treize ans, Louis XVI reçoit une éducation conservatrice et religieuse. Il est sacré roi de France à vingt ans, succédant à son grand-père Louis XV. Intelligent mais de caractère indécis, il n’effectue pas les réformes nécessaires. Le pays s'enfonce dans la crise financière, politique et sociale. Le peuple crie son mécontentement. Louis XVI se résout à convoquer les États généraux. Le 17 juin 1789, l'Assemblée nationale est constituée. « C'est une révolte ? », demande-t-il. « Non, Sire c'est une révolution », répond le duc de La Rochefoucauld. Il tente de fuir à l'étranger mais est ramené à Paris avec sa famille. Le 21 janvier 1793, il est guillotiné.
Marie-Antoinette, née à Vienne en 1755, est mariée en 1770 à Louis XVI pour réconcilier la monarchie française et l'Autriche. Louis XVI lui confie l’organisation des divertissements de la Cour à Versailles. Avec maladresse, elle tente de jouer un rôle politique et reçoit le surnom péjoratif « d’Autrichienne ». On prête à Marie-Antoinette, éloignée des préoccupations du peuple, la phrase : « S'ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ». Très impopulaire, Marie-Antoinette reste convaincue de la légitimité du pouvoir royal et accompagne Louis XVI dans sa tentative de fuite. Elle est guillotinée le 16 octobre 1793. Son fils Louis-Charles, futur Louis XVII, meurt à la prison du Temple en 1795, à l’âge de dix ans.
Emmanuel Joseph Sieyès, né à Fréjus en 1748, devenu prêtre, participe à des discussions et des réunions littéraires et politiques. Il publie Qu'est-ce que le Tiers État, qui devient la base des idées de la Révolution. Il est aussi à l'origine de la création des départements français. Député, il propose de changer les États généraux en Assemblée nationale. Il aide à rédiger la Constitution et dit : « Ils veulent être libres mais ne savent pas être justes ». Il participe au coup d'État du 18 Brumaire avec Bonaparte, devient consul, part et revient en France où il meurt le 20 juin 1836.
Henri Jean-Baptiste Grégoire, appelé l'Abbé Grégoire, naît en 1750 à Vého (Lorraine). Très tôt, pour lutter contre la pauvreté, ce religieux veut que les pauvres s'instruisent. « La première priorité de la Nation est l'instruction publique », affirme-t-il. Prêtre catholique mais aussi homme politique, il se rallie au Tiers Etat. Il défend le droit de vote pour tous et réclame l’abolition de tous les privilèges, de l'esclavage et de la peine de mort. Il prête serment à la Constitution civile mais reste fidèle à sa foi religieuse jusqu'à sa mort le 28 mai 1831. Il est le fondateur du Conservatoire national des arts et métiers et participe à la création de l'Institut de France dont il fut membre.
Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de Condorcet, naît à Ribemont (Picardie) en 1743. Mathématicien, il se distingue par son Essai sur le calcul intégral et entre à l’Académie des Sciences, puis à l’Académie française. Homme politique et humaniste, il lutte pour l’égalité des droits, combat l’esclavage et la peine de mort. Républicain, il plaide pour une école laïque, publique et obligatoire. Car, dit-il, « même sous la Constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave ». Il ne vote pas la mort de Louis XVI, et sous la Terreur, est condamné pour trahison. Il est mis en prison où il écrit son œuvre principale Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, avant de se donner la mort le 29 mars 1794.
Maximilien de Robespierre, né en 1758 à Arras (Nord-Pas-de-Calais), avocat et homme politique, est élu représentant du Tiers État. Il est l’un des premiers à réclamer l’abolition de l'esclavage et de la peine de mort, l’instauration du suffrage universel et l'égalité des droits. Après l’arrestation de Louis XVI, il propose, avec Saint-Just, une exécution par décret, sans procès préalable. Il devient le véritable chef du Comité de salut public en 1793 et décide, par décret, que « le gouvernement sera révolutionnaire jusqu'à la paix ». Il appelle la divinité au secours de la Révolution et crée le culte de l’Etre suprême. Incorruptible, il met en œuvre la Grande Terreur. Le pays se lasse, la Convention se retourne contre lui : Il est guillotiné le 28 juillet 1794.
Jean-Paul Marat, né à Boudry (Suisse) en 1743, médecin et physicien, publie le journal L'Ami du Peuple, se bat contre l'esclavage, attaque les aristocrates. À cause de la violence de ses idées, comme celle de tuer des royalistes en prison, il est jugé responsable des massacres de septembre 1792. Député élu avec les Montagnards, il vote pour la mort de Louis XVI, veut une dictature révolutionnaire et combat les Girondins. Le 13 juillet 1793, Marat est assassiné par Charlotte Corday, admiratrice des Girondins. Figure des Sans-culottes, Marat disait : « Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir ».
Louis Antoine Léon de Saint-Just, né en 1767 à Decize (Bourgogne), avocat et homme politique, s'inspire de Rousseau, Montesquieu et Machiavel. Élu député Montagnard à la Convention en 1792, il se fait remarquer par son intelligence et clame : « On ne peut régner innocemment » et « Tout roi est un rebelle ou un usurpateur ». Il veut une république égalitaire et une révolution sociale. Il rejoint Marat, Danton, Desmoulins. Robespierre devient son idole et il le suivra jusqu'au bout. Fatiguée par les violences de la Grande Terreur, la Convention le fait guillotiner le 28 juillet 1794.
Georges Jacques Danton, né à Arcis-sur-Aube (Champagne) en 1759, avocat et homme politique, se fait vite connaître. Ce bon orateur, bon vivant et impétueux, devient président des Cordeliers, district de Paris où résident de nombreux journalistes et intellectuels patriotes. Contre l'Autriche qui envahit la France, il exige « de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ! ». Mais, au Champ-de-Mars, après la fusillade contre les Républicains, il fuit en Angleterre. Il revient et fait un premier passage au gouvernement, comme ministre de la Justice en 1792. Il entre ensuite au Comité de salut public, où il rompt vite avec Robespierre. Par ailleurs soupçonné de corruption, il est condamné par le tribunal révolutionnaire et exécuté le 5 avril 1794.
Camille Desmoulins, né à Guise en 1760, est l’un des principaux orateurs de la Révolution française. En créant le journal Les révolutions de France et de Brabant, cet avocat devient un des premiers journalistes. D'abord avec Robespierre (pour la paix), il choisit ensuite le camp de Danton en 1792, quand la France entre en guerre avec l'Autriche. À la chute de la Monarchie, il est élu député de Paris et devient secrétaire de Danton, ministre de la Justice. Désapprouvant les excès de la terreur, s’opposant au clan des robespierristes, il est guillotiné le 5 avril 1794. Son dernier mot sera « Lucile », le prénom de sa femme.
Jacques-René Hébert, né en 1757 à Alençon (Basse-Normandie), est journaliste et homme politique. Il crée Le Père Duchesne en 1790, journal connu pour ses jurons. Très apprécié des Cordeliers et des Sans-culottes, Hébert s'adresse au peuple pour dénoncer les abus du pouvoir : « Calotins, faux patriotes, foutez-moi à l'ombre tous ces jean-foutre-là ». Il contribue à la chute du Roi et des Girondins, qu'il combat. Il propose un programme social précis, participe au mouvement de déchristianisation. Robespierre, qui a peur des révolutionnaires extrêmes, le fait guillotiner le 24 mars 1794.
Olympe de Gouges, née en 1748 à Montauban, est une femme politique et écrivain français. Libre et courageuse, elle rédige une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle rejette l'idée du mariage, défend le divorce et l’abolition de l’esclavage. Elle monte à la tribune de l'Assemblée et se bat pour faire entendre ses idées. En 1793, elle s'oppose à Robespierre, qui installe la Grande Terreur, car elle le soupçonne de vouloir imposer une dictature. Avant d'être guillotinée le 3 novembre 1793, elle crie : « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort ».
Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont, appelée Charlotte Corday, est née à Saint-Saturnin (Normandie) en 1768. Descendante de l'écrivain Corneille, elle lit Montesquieu, Voltaire et Rousseau. Indépendante, elle défend les idées des Lumières, les principes de liberté, d'égalité et de fraternité. Elle lutte contre Marat, député responsable de massacres d'innocents, qu'elle poignarde et tue le 13 juillet 1793. Arrêtée, elle est guillotinée quatre jours plus tard. Avant cela, elle écrit à une amie : « Jamais je ne renoncerai à ma chère liberté. Jamais vous n’aurez [...] à me donner le titre de Madame ».
Bonaparte, né à Ajaccio (Corse) en 1769, se distingue sous la Révolution comme général des armées. Il dira : « L’armée, c’est la nation ». Son coup d’État du 18 brumaire (An VIII, 9 novembre 1799) marque la fin de la Révolution française et le début du Consulat. Le 2 décembre 1804, il se sacre Empereur dans la cathédrale Notre-Dame à Paris, sous le nom de Napoléon 1er. Glorifié et détesté en même temps, il lance de grands projets, réforme profondément l’État et la société. Stratège militaire, il combat les monarchies européennes en guerre contre la France révolutionnaire : les guerres napoléoniennes vont causer la mort de plus d’un million de civils. Sa défaite à la bataille de Waterloo en 1815 met fin à son Empire. Il meurt en exil à Sainte-Hélène le 5 mai 1821.
Le marquis de la Fayette, né à Chavagnac (Auvergne) en 1757, homme politique et militaire, part à 18 ans combattre en Amérique et devient un héros de la guerre d'indépendance des Etats-Unis. Pendant la Révolution française, il se veut du côté du roi et du peuple : « L'insurrection est le plus sain des devoirs ». Il présente un projet de Déclaration des droits de l'homme. Commandant de la Garde nationale, il donne l’ordre de détruire la Bastille en 1789, mais sera aussi tenu responsable de la fusillade du Champs-de-Mars en 1791 contre les patriotes. Déclaré traître à la Patrie, il fuit alors en Autriche. En 1830, revenu en France, il soutient la monarchie de juillet et Louis-Philippe, puis s’en éloigne. Il meurt le 20 mai 1834.