Les méthodes dangereuses pour avorter dans la France des Trente Glorieuses

Pendant les Trente Glorieuses, l'avortement était illégal. Les méthodes auxquelles les femmes avaient recours l'étaient aussi. Et bien souvent, elles étaient très dangereuses.

C'est quoi l'avortement avec une sonde ?

Avorter grâce à une sonde, c’est introduire un tuyau en plastique dans le col de l’utérus et le garder en place jusqu’à ce qu’une petite infection déclenche le saignement, condition ultime pour bénéficier d’un curetage à l’hôpital. La sonde est la méthode profane utilisée dans les villes. Les femmes des Trente Glorieuses avortaient rarement avec une aiguille à tricoter. En réalité, de la queue de persil au scoubidou, en passant par la poire à lavement, elles avaient recours à un bricolage insensé pour arriver à leurs fins.

En pratique, ça donnait quoi d'avorter avec cette méthode ?

Née en 1933, Denise était commerçante d’un café où elle a entendu beaucoup de choses. Quand elle est tombée enceinte, elle a compris que pour avorter, il lui faudrait une sonde. Parmi ses clients, un infirmier lui en a procuré une. Maguy, quant à elle a été abusée par le médecin qui devait l’avorter. Elle a trouvé un autre praticien qui recourait à une méthode utilisée depuis le XIX^e siècle : l’algue laminaire. L’algue était censée grossir dans l’utérus et provoquer l’avortement. Le médecin ne lui a donné aucune autre indication. Il ne lui a pas dit que cette pratique déclenche une infection. Elle n’est informée de rien. Les femmes étaient très seules avec tout ça.

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